Let’s Encrypt, ne pas confondre confidentialité et sécurité

Let’s Encrypt a récemment fait parler dans le petit monde des certificats TLS, en révoquant soudainement 3 048 289 certificats qui n’auraient pas dû être délivrés. Un bug dans leur logiciel de validation empêchait les contrôles des enregistrements CAA, et les certificats en question n’auraient pas dû être initialement délivrés. Des perturbations importantes ont résulté de cette révocation massive, mais il est difficile de se plaindre d’un service gratuit. 

On me demande souvent ce que je pense de Let’s Encrypt, et j’ai toujours cette même réponse : Let’s Encrypt a fait énormément pour chiffrer le web, mais met à mal la sécurité du web. Le chiffrement permet d’assurer la confidentialité (personne ne peut espionner) et l’intégrité (personne ne peut modifier) des échanges. Mais le chiffrement seul ne peut suffire si je n’ai aucune garantie de l’identité de celle ou celui avec qui j’échange (légitime ou frauduleux ?)… Et c’est bien là tout le problème.

Let's Encrypt - Certificats SSL TLS - Nameshield

En 2015, l’initiative Let’s Encrypt, supportée par les grands noms de l’Internet (EFF, Mozilla, Cisco, Akamaï…) voyait le jour avec pour objectif de diffuser en masse et gratuitement des certificats SSL au monde entier. Plus de cinq ans après sa création, l’organisation sécurise 190 millions de sites web et vient d’annoncer avoir distribué un milliard de certificats. Le cap a été franchi le 27 février 2020. C’est indiscutablement une belle performance.

96% du web chiffré en janvier 2020

En 2015, moins de la moitié du trafic web était chiffrée, pour grimper à 96% en janvier 2020. Bien sûr Let’s Encrypt n’est pas le seul acteur responsable de cet essor. Edward Snowden a lancé la première alerte, Google s’est largement engouffré dans la brèche, entre politique de référencement et modification des indicateurs de sécurité web. Mais en mettant à la disposition de tous, des certificats gratuits et basés sur un système largement automatisé, Let’s Encrypt a démocratisé le chiffrement… et mis aux oubliettes la notion d’identité.

Pas d’identité, pas de sécurité

Let's Encrypt - Certificats SSL TLS - Nameshield

Le credo de Let’s Encrypt est la simplicité, pour « simplifier à l’extrême le déploiement du HTTPS et en finir avec sa bureaucratie horriblement complexe » (dixit l’EFF dans la campagne de lancement). La bureaucratie horriblement complexe a pourtant une raison d’être : l’authentification forte, garante de l’identité du titulaire du certificat. Peut-être pas une garantie absolue de légitimité, pas une garantie de contenu non plus, mais la garantie d’une société enregistrée, légitimement propriétaire du nom de domaine concerné et avec un certificat validé selon une procédure drastique.

Let’s Encrypt, se contente de vérifier le contrôle du nom de domaine (DV, Domain Validation). Il suffit de cliquer sur un lien dans un email ou de renseigner un record TXT sur la zone DNS du nom de domaine. Or l’enregistrement de noms de domaine dans la plupart des TLD est purement déclaratif. Il est assez facile d’enregistrer un nom de domaine, de demander un certificat à Let’s Encrypt et de publier un site web en HTTPS://.

Résultat des courses ?

En cinq ans, l’ensemble des sites de phishing et sites frauduleux sont passés en HTTPS://. Dès 2016, Vincent Lynch alertait sur ce problème, 15 270 certificats contenant le terme « Paypal » avaient été émis par Let’s Encrypt, dont 14 766 frauduleux.

Le marché a été tiré vers le bas en termes de niveau d’authentification. Let’s Encrypt est loin d’être le seul responsable, Google et Mozilla, du haut de leurs 70% de parts de marché, ayant largement soutenu l’initiative, les gros hébergeurs du Cloud ont suivi, de même que les Autorités de Certification, challengées sur les prix. Nous avons aujourd’hui un web sécurisé avec 77% (novembre 2019) de certificats dont la légitimité du propriétaire n’est pas vérifiée.

L’authentification forte change la donne 

Le web est devenu chiffré par défaut. Est-il plus sûr pour autant ? Rien n’est moins sûr. L’internaute, éduqué depuis 20 ans à vérifier la présence du cadenas dans sa barre d’adresse, fait confiance à un web dont tous les sites frauduleux affichent le cadenas de sécurité. L’Internet est aujourd’hui confidentiel, mais il n’est pas sûr pour autant.

Il est urgent de revenir à l’authentification forte. L’authentification forte garantit un ensemble d’étapes obligatoires, drastiques et contrôlées pour l’obtention des certificats. Les procédures sont édictées par le CA/B Forum, renforcées régulièrement et suivies d’audit des Autorités de Certification.

23% des certificats sont encore délivrés sur la base de l’authentification forte, la plupart dans le monde de l’entreprise où les RSSI poussent pour la préserver. Nous devons tous nous appuyer sur eux, et soutenir les initiatives supportant les certificats OV (Organization Validation) et EV (Extended Validation), en particulier EV pour garantir l’identité des sites visités par les internautes. Si l’identité sur Internet semble avoir été quelque peu oubliée depuis quelques temps au profit de la confidentialité, elle risque de revenir rapidement sur le devant de la scène, poussée notamment par les internautes et le besoin de protection des données personnelles.

Apple annonce la limitation de la durée des certificats SSL à 1 an dans Safari

Apple Safari SSL - Blog Nameshield
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Apple a annoncé cette semaine que la durée de vie maximale des certificats SSL/TLS sur ses appareils et son navigateur Safari serait limitée à 398 jours (1 an, et 1 mois pour couvrir la période de renouvellement). Le changement, annoncé par Apple lors de la réunion CA / Browser Forum à Bratislava, en Slovaquie, entrera en vigueur pour les certificats émis après le 31 août 2020.

L’annonce d’Apple fait suite à un échec du vote du CA/B Forum sur les certificats d’un an (bulletin SC22), qui s’est tenu en août 2019, et reflète une tendance continue à raccourcir la durée de vie des certificats. A la suite de ce vote, Google avait d’ailleurs exprimé son intention de réduire la durée de vie des certificats en dehors du cadre du CA/B forum si celui-ci ne se positionnait pas rapidement. Cette annonce est une demi-surprise, nous aurions plutôt pensé que Google ou Mozilla ferait le premier pas.

Quelles conséquences pour les sociétés et leurs certificats SSL/TLS?

La validité plus courte est-elle une bonne chose?

Plus la période de validité d’un certificat est courte, plus le certificat est sûr. En exigeant le remplacement des certificats sur une période plus courte, les mises à jour de sécurité sont apportées aux certificats, elles se déploient plus rapidement. La durée de vie de la clé privée d’un certificat, plus courte, est aussi une forte recommandation des acteurs de la sécurité en ligne afin de limiter la durée potentielle d’une fraude suite à une compromission.

D’un point de vue sécurité, tout le monde s’accorde à dire qu’une réduction de la durée de vie des certificats est une bonne chose. Le problème se situe du côté opérationnel avec les conséquences annoncées de cette réduction : plus d’interventions sur les certificats, donc une plus grande complexité dans le maintien d’un inventaire à jour et le besoin d’une organisation optimale avec les partenaires pour l’émission des certificats.

Faut-il tenir compte de l’annonce d’Apple ?

Safari est l’un des deux principaux navigateurs web, avec 17,7% en janvier 2020, derrière Google Chrome (58,2%) et devant Microsoft Internet Explorer et Edge (7,1%). Il parait difficile de faire fi de cette annonce qui touchera 1/5 des internautes, qui plus est si Google suit, il vaut mieux anticiper et se préparer. C’est d’ores et déjà le conseil de Nameshield.

Ce qu’il faut garder à l’esprit 

Les certificats émis avant le 1er septembre 2020 ne sont pas affectés par cette modification. Ils resteront valides pendant toute la période de deux ans et n’auront pas besoin d’être modifiés ou remplacés. Tous les certificats émis le 1er septembre ou après devront être renouvelés chaque année pour rester fiables par Safari.

Il faut donc se préparer à passer à des certificats d’une durée d’un an maximum contre deux actuellement. S’appuyer sur un partenaire et des outils efficaces est plus que jamais indispensable.

Vers la fin de la corrélation entre l’authentification et la gestion technique des certificats

Ce qui semble se dessiner au sein du CA/B Forum est le fait de permettre une durée d’authentification identique à celle que l’on connait aujourd’hui (deux ans) tout en forçant les certificats à être remplacés plusieurs fois durant cette même période.

Les principales Autorités de Certification, les organismes qui délivrent les certificats, anticipent ces changements et travaillent sur plusieurs systèmes d’automatisation du cycle de vie des certificats. Elles limiteraient ainsi le besoin de passer par une procédure de réauthentification potentiellement lourde à chaque remplacement. Les entreprises pourraient remplacer leurs certificats autant de fois qu’elles le souhaiteraient durant cette période. Cela permettrait notamment d’anticiper d’éventuelles nouvelles réductions de la durée de vie maximale des certificats.

La tendance est également à la mise en place d’outils d’automatisation pour le maintien d’un inventaire précis des certificats d’une part et la réinstallation technique de l’autre. Nameshield suit de près ces différentes évolutions et vous permettra de continuer à travailler en toute confiance.

Notre équipe se tient également à votre disposition pour anticiper ces changements et répondre à vos éventuelles questions.

2020 et le SSL, petit exercice de prévision

Navigateurs et Autorités de Certification, le combat continue.

Cybersécurité - SSL TLS - Blog Nameshield
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2019 fut une année bien remplie, avec un renforcement des divergences de point de vue entre fabricants de navigateurs et Autorités de Certification, l’explosion du nombre de sites de phishing chiffrés en HTTPS et l’avancée significative sur la dépréciation de TLS v1.0.  

Les débats autour de la validation étendue, plus généralement du traitement visuel des certificats dans les navigateurs, et de la réduction de la durée des certificats ont pris une place prépondérante. Aucune de ces conversations n’est terminée, aucun consensus ne semble se dessiner, 2020 s’annonce comme une année chargée. Place à l’anticipation…

Le sort d’Extended Validation sera-t-il fixé ?

2019 a vu les principaux navigateurs cesser d’afficher la fameuse barre d’adresse en vert avec le cadenas et le nom de l’entreprise, le tout au profit d’un affichage classique et unique, ne tenant plus compte du niveau d’authentification des certificats :

Les discussions sont pour autant toujours en cours au niveau du CA/B forum, comme au sein du CA Security Council. Ces deux instances de régulations des certificats chercheront en 2020 un moyen intuitif d’afficher les informations d’identité des sites Web.

Historiquement approuvé par tous, notamment par l’industrie financière et les sites comprenant des transactions, EV (l’acronyme pour Extended Validation) a été la cible de Google en 2019. Les autres navigateurs, sous l’influence de Google, entre Mozilla financé par Google et Microsoft et Opera basés sur Chromium open source, ont suivi dans cette direction. Seul Apple continue à afficher EV.

Pour les navigateurs, la question est de savoir si TLS est ou non le meilleur moyen de présenter les informations d’authentification des sites web. Il semble que non. Google part du principe que ce n’est pas aux Autorités de Certification de décider du contenu légitime d’un site web et souhaite l’utilisation des certificats à des seules fins de chiffrement.

Bien sûr les Autorités de Certification voient les choses différemment. Certes on peut y voir une réaction purement mercantile, les certificats EV sont bien plus chers. On peut aussi se demander l’intérêt de l’authentification au-delà du chiffrement. La réponse semble se trouver dans les statistiques ahurissantes des sites web de phishing chiffrés en HTTPS. Les navigateurs ont pour l’instant imposé un web chiffré certes… mais plus authentifié !

2020 sera donc l’année des propositions de la part des Autorités de Certification : fournir une meilleure authentification, en incluant les identifiants d’entité juridique, en suivant la voie de la PSD2 en Europe… Une chose est sûre, l’identité n’a jamais été aussi critique sur Internet et il incombe à toutes les parties intéressées de trouver une solution, y compris aux navigateurs de trouver un moyen d’afficher l’authentification forte des sites. A suivre…

Des certificats d’une durée plus courte : vers des certificats d’un an

825 jours, soit 27 mois ou encore 2 ans, la durée maximale autorisée actuellement pour les certificats SSL. Pour autant, depuis 2017 et une première tentative au sein du CA/B forum, l’industrie se dirige vers une réduction de cette durée à 13 mois (1 mois supplémentaire pour couvrir la période de renouvellement).

Google et les navigateurs sont revenus à la charge en 2019 avec un autre vote soumis au CA/B forum, là encore rejeté mais à une moins vaste majorité. Le marché bouge. Des acteurs comme Let’sEncrypt proposent des certificats d’une durée de 3 mois, d’autres souhaitent plutôt garder des durées longues pour éviter les surcharges d’intervention sur les serveurs. Une chose est sûre, le marché ne dispose pas encore des systèmes d’automatisation pour rendre plus simple la gestion et l’installation des certificats, un délai d’un ou deux ans supplémentaires serait sinon souhaitable, en tout cas judicieux.

Mais tout ça est sans compter sur Google qui menace d’agir de manière unilatérale si le régulateur ne suit pas… certainement en 2020.

De TLS 1.0 à TLS 1.3 : marche en avant forcée

Prévue pour janvier 2020, Microsoft, Apple, Mozilla, Google et Cloudflare ont annoncé leur intention de déprécier la prise en charge de TLS 1.0 (protocole créé en 1999 pour succéder au SSL 3.0, devenu fortement exposé) et TLS 1.1 (2006), tous deux en souffrance aujourd’hui d’une trop grande exposition à des failles de sécurité.

Si TLS 1.2 (2008) est toujours considéré comme sûr aujourd’hui, le marché semble vouloir pousser rapidement pour TLS 1.3, la version la plus récente de la norme, finalement publiée à l’été 2018. TLS 1.3 abandonne le support des algorithmes trop faibles (MD4, RC4, DSA ou SHA-224), permet une négociation en moins d’étapes (plus rapide), et réduit la vulnérabilité aux attaques par repli. En termes simples, c’est le protocole le plus sûr.

Petit problème cependant, le passage à l’action de nombreux sites web. Début 2019, seuls 17% des sites web du Alexa Top 100 000 prenaient en charge TLS 1.3, tandis qu’un peu moins de 23% (22 285) ne supportaient même pas encore TLS 1.2. Si la décision de déprécier les anciennes versions de protocole est une bonne décision, la forme adoptée par les grands acteurs du web peut être critiquée, notamment par son caractère unilatéral. En attendant, préparez-vous, nous y allons tout droit.

La menace de l’informatique quantique

Les entreprises parlent de plus en plus de l’informatique quantique, y compris Google. Mais la réalité est la suivante, alors que le quantum va avoir un impact sur notre industrie, ce ne sera certainement pas en 2020, ni pendant au moins une décennie. Il y a encore de nombreuses questions auxquelles il faut répondre, telles que: Quel est le meilleur algorithme pour la résistance quantique? Personne n’a cette réponse et tant qu’il n’y aura pas de consensus dans l’industrie, vous ne verrez aucune solution quantique en place.

L’IoT gagne du terrain, mais le manque de sécurité continue d’être problématique

L’IoT est un succès, mais un certain nombre de déploiements sont retardés en raison d’un manque de sécurité. En 2020, les fournisseurs de services cloud fourniront ou travailleront en partenariat avec des sociétés de sécurité pour fournir un approvisionnement et une gestion sécurisés des appareils, ainsi qu’un écosystème IoT sécurisé général, pour leurs clients.

Les cadres réglementaires pour la fabrication et les déploiements de l’IoT seront très certainement dirigés par l’UE, même si nous assisterons également à une augmentation aux États-Unis. Les attaques, les compromissions et les piratages IoT continueront, malheureusement. De plus, les normes de sécurité ne seront pas respectées et nous ne serons même pas proches d’un pourcentage plus élevé d’appareils sécurisés. Pourquoi ? Les fabricants d’équipement d’origine (FEO) ne sont toujours pas disposés à payer les coûts impliqués ou à les répercuter sur les consommateurs, de peur de perdre des ventes.

Les lois de chiffrement en Chine créeront beaucoup d’incertitude

Au cours des dernières années, une partie de la transformation numérique du monde a entraîné la codification des droits et restrictions des données dans des lois nationales et des organisations régionales. PSD2, RGPD, CCPA, LPRPDE… un vrai casse-tête pour les entreprises internationales face aux normes réglementaires et à la conformité.

Le 1er janvier 2020, la loi chinoise sur le chiffrement devait entrer en vigueur. Une donnée supplémentaire et… toujours floue pour ceux qui font des affaires en Chine. Des clarifications sont encore nécessaires sur plusieurs fronts. Par exemple, le chiffrement commercial des sociétés internationales doit être approuvé et certifié avant de pouvoir être utilisé en Chine – mais ce système de certification n’a pas encore été créé. De même, il existe une incertitude concernant le séquestre clé et les données qui doivent être mises à la disposition du gouvernement chinois. Cela a conduit à une vague de spéculations, de désinformation et, finalement, de réactions excessives. Compte tenu de l’opacité des parties de la nouvelle réglementation, de nombreuses entreprises optent pour une approche attentiste. Il s’agit d’une tactique judicieuse, en supposant que votre organisation ne dispose pas d’un expert juridique chinois expérimenté.

En conclusion, l’industrie des certificats continue sa mue. L’équipe certificats de Nameshield se tient à votre disposition pour aborder tous ces sujets.

Meilleurs vœux pour 2020.

L’Equipe Certificats.

Bientôt une durée maximale d’1 an pour les certificats SSL ?

Certficats SSL TLS - HTTPS

Que se passe-t-il ?

Les acteurs de l’industrie envisagent de réduire la durée de vie des certificats SSL/TLS, permettant l’affichage du HTTPS dans les navigateurs, à 13 mois, soit environ la moitié de la durée actuelle de 27 mois, afin d’améliorer la sécurité.

Google, via le CA/Browser Forum a en effet proposé cette modification, approuvée par Apple et une autorité de certification, la rendant éligible au vote. Si le vote est accepté lors des prochaines réunions du CA/B Forum, la modification des exigences entrera en vigueur en mars 2020. Tout certificat délivré après la date d’entrée en vigueur devra respecter les exigences de la période de validité abrégée.

L’objectif de cette réduction est de compliquer la tâche des cyber-attaquants en réduisant la durée d’utilisation des certificats potentiellement usurpés. Cela pourrait également obliger les entreprises à utiliser les algorithmes de chiffrement les plus récents et les plus sécurisés disponibles.

Si le vote échoue, il n’est pas à exclure que les navigateurs parrainant cette exigence l’implémentent de manière unilatérale dans leur programme racine, forçant ainsi la main aux autorités de certification. Il y a fort à parier que ce soit le chemin suivi, ce changement fait suite à l’initiative précédente de Google visant à réduire la durée de vie de trois à deux ans en 2018, époque à laquelle Google souhaitait déjà une durée réduite à 13 mois voire moins.

Qui est touché ?

Les modifications proposées par Google auraient une incidence sur tous les utilisateurs de certificats TLS de confiance publique, quelle que soit l’autorité de certification qui émet le certificat. Si le vote passe, tous les certificats de confiance émis ou réémis après mars 2020 auront une validité maximale de 13 mois. Les entreprises utilisant des certificats dont la période de validité est supérieure à 13 mois seront encouragées à revoir leurs systèmes et à évaluer l’incidence des modifications proposées sur leur déploiement et leur utilisation.

Les certificats TLS émis avant mars 2020 avec une période de validité supérieure à 13 mois resteront fonctionnels. Les certificats non-TLS public, pour la signature de code, le code privé TLS, les certificats clients, etc… ne sont pas concernés. Il ne sera pas nécessaire de révoquer un certificat existant à la suite de la mise en place de la nouvelle norme. La réduction devra être appliquée lors du renouvellement.

Qu’en pensent les acteurs du marché ?

Il s’agirait d’un changement global du secteur, qui aurait des répercussions sur toutes les autorités de certification. Celles-ci voient cette proposition d’un mauvais œil. On peut y voir avant tout un intérêt économique mais pas uniquement…

Leur argument principal est que le marché n’est pas encore prêt en termes de système d’automatisation des commandes et installations de certificats. De fait les interventions humaines seraient plus nombreuses, avec les risques associés à une mauvaise manipulation, ou tout simplement un risque plus élevé d’oubli de renouvellement d’un certificat.

Pour les autorités de certification, réduire à si court terme la durée des certificats présente surtout une augmentation significative des coûts humains liés à la gestion du portefeuille de certificats. Si elles ne sont pas fondamentalement contre cette décision, elles voudraient surtout des délais un peu plus long pour étudier notamment ce qu’en pensent les utilisateurs et les entreprises.

La position des fabricants de navigateurs ?  

Que ce soit Google ou Mozilla, fers de lance de l’adoption massive du HTTPS natif pour tous les sites web, et supporters de l’initiative Let’sEncrypt, l’important c’est le chiffrement de tout le trafic web. Une réduction de la durée des certificats réduit le risque d’usurpation des certificats sur une longue durée et favorise l’adoption massive de systèmes de gestion automatisés. Pour ces deux acteurs, un monde idéal contiendrait des certificats d’une durée maximale de 3 mois. S’ils sont à l’écoute du marché pour ne pas imposer trop rapidement leurs vues, il y a fort à parier qu’à long terme la durée de vie des certificats continuera à diminuer.

L’avis de Nameshield

Le marché poursuit son évolution vers des durées de certificats de plus en plus courtes, tout comme une diminution continuelle des niveaux d’authentification et en conséquence un besoin qui va aller croissant pour des solutions de gestion automatisées. Nous nous alignerons sur ces impératifs et conseillons à nos clients de se préparer à cette diminution qui arrivera, à n’en pas douter. Nos autorités de certification partenaires suivront également cette évolution et permettront d’offrir tous les systèmes d’inventaire permanent et d’automatisation requis.

Être entendu

Le forum CA/Browser accepte les commentaires de participants extérieurs et toutes les discussions sont publiques. Vous pouvez soumettre vos commentaires directement à la liste de diffusion du Forum : https://cabforum.org/working-groups/ (en bas de page). Nameshield est en contact avec des participants du CA/B forum et vous tiendra informés des décisions à venir.

REPLAY WEBINAR CYBERSÉCURITÉ – SSL & HTTPS : définition, importance et risques liés aux certificats SSL

Webinar Cybersécurité Nameshield - SSL HTTPS - Replay

Le navigateur Chrome représente entre 62% et 68% de parts de marché mondial. Alors, quand en 2016 Chrome a annoncé son intention de déclarer le HTTP comme « not secure », le web dans son ensemble se mit à écouter !

Depuis juillet 2018, avec l’arrivée de Chrome 68, les sites en HTTP sont considérés comme « Non Sécurisé », ceux en HTTPS sont marqués « Sécurisé » dans la barre d’adresse.

Et depuis le 25 mai 2018, le RGPD est entré en vigueur et les sites qui récoltent des données personnelles doivent disposer du HTTPS.

De plus, certains nouveaux gestionnaires de noms de domaine imposent également le HTTPS pour pouvoir utiliser le nom de domaine (.app / .dev…).

Passer au HTTPS par défaut sur l’ensemble de vos sites Web est devenu indispensable, en faisant l’acquisition de certificat(s) SSL et permet de bénéficier de différents avantages.

Au programme de ce webinar, nos experts reviennent sur :

  • Qu’est-ce qu’un certificat SSL ?
  • Quels sont les avantages et les risques liés aux certificats SSL ?
  • Quelle stratégie adopter pour vos sites web ?

Retrouvez ce webinar animé par Christophe GERARD, Security Product Manager et Lucie LOOS, Directrice Marketing Experte cybersécurité de Nameshield group, en replay sur la plateforme Webikeo :

L’interface SSL de Nameshield fait peau neuve

L'interface SSL de Nameshield fait peau neuve

Plus intuitive, plus complète, plus jolie… la nouvelle interface SSL de Nameshield arrive le jeudi 13 juin, pour vous permettre de gérer l’ensemble de vos certificats.

Vous disposerez maintenant d’indicateurs clés sur votre portefeuille de certificats, de différentes vues de consultation des certificats (ensemble du portefeuille, vue détaillée, certificats proches de l’expiration, commandes en cours, certificats expirés ou révoqués), d’un système de gestion des Organisations et Contacts et d’un système de commande repensé.

Interface SSL de Nameshield

Enfin, un outil d’aide à la décision a été intégré pour vous aider dans le choix du bon certificat en cas de doute.

La gamme de certificats est mise à jour, à disposition les certificats SSL, RGS, Code Signing, Individuels, tous types et tous niveaux d’authentification.

L’équipe SSL se tient à votre disposition pour une démonstration, un guide complet d’utilisation est à votre disposition pour l’ensemble des opérations et actions disponibles. Contactez-nous directement sur certificats@nameshield.net.

La croisade de Google pour l’adoption du HTTPS par défaut

Le navigateur Chrome représente en octobre 2018, selon les sources et toutes plateformes confondues, entre 62% et 68% de parts de marché mondial. Une croissance d’une régularité implacable depuis le lancement du navigateur qui en fait aujourd’hui un acteur incontournable du web. Alors, quand le 8 septembre 2016, les équipes de développement de Chrome annoncèrent leur intention de déclarer le HTTP comme « not secure », le web dans son ensemble se mit à écouter.

HTTP not secure

L’objectif de Google était d’avertir simplement, et donc visuellement, l’internaute qu’une page en HTTP n’était pas sûre, d’autant plus pour les pages avec saisies de données à caractère personnel (login, mot de passe, informations personnelles, numéro de carte de crédit) :

” We, the Chrome Security Team, propose that user agents (UAs) gradually change their UX to display non-secure origins as affirmatively non-secure. The goal of this proposal is to more clearly display to users that HTTP provides no data security. ”

Un peu plus de deux ans et 17 versions du navigateur plus tard, le temps d’une transition graduée pour un peu plus de douceur, et Google est arrivé à ses fins avec une adoption massive du protocole HTTPS ;  la quasi-totalité des autres navigateurs, Firefox en-tête, ayant suivi la même évolution.

Retour sur l’évolution des indicateurs de sécurité dans Chrome depuis 2 ans :

  1. HTTP not secureSeptembre 2016 – Chrome 53 : le HTTP est la norme, et en dehors de certaines erreurs de sécurité liées à un défaut de la page (notamment lié aux certificats SSL), aucun indicateur particulier concernant le manque de sécurité
  2. Janvier 2017 – Chrome 56 : pour commencer, Chrome met l’accent sur les pages contenant des informations sensibles pour l’internaute, telles que la saisie de mot de passe ou de numéro de carte de crédit. Firefox s’aligne immédiatement.
  3. Octobre 2017 – Chrome 62 : Google avance vers un test grandeur nature du traitement de l’ensemble des pages HTTP considéré comme non sécurisé avec le lancement en mode « Chrome Incognito » de l’indicateur HTTP « Not secure » au lancement de la page, quel que soit son contenu
  4. Juillet 2018 – Chrome 68 : toute page chargée en HTTP, quel que soit son contenu, quel que soit le mode de navigation, est désormais considéré comme « not secure »
  5. Septembre 2018 – Chrome 69 : pour Google, HTTPS est désormais la norme. La prochaine étape, pour le moins controversée, consiste à éventuellement faire disparaître le cadenas de sécurité tant apprécié des internautes.HTTP not securePour beaucoup c’est un sérieux pas en arrière, il faudra suivre de près cette évolution et penser à mettre en place des certificats SSL Extended Validation EV, qui pour l’instant ne sont pas remis en cause par Google.Validation EV
  6. Octobre 2018 – Chrome 70 : c’est maintenant !Chrome 70Désormais, l’affichage des pages HTTP contenant des informations sensibles pour l’internaute, telles que la saisie de mot de passe ou de numéro de carte de crédit, est barré d’un indicateur non sécurisé et pour la  première fois de couleur rouge. Les autres pages HTTP sont indiquées non sécurisées en gris. Les pages HTTPS classiques avec un cadenas noir et celles avec un certificat EV affichent en plus le nom de la société… vous suivez ?
    1. Date non définie – Chrome XX : la finalité de Google est la dualité sur le traitement des urls avec HTTPS ouvertement affichés en rouge pour alerter l’internaute et le HTTPS considéré comme normal, donc ne bénéficiant plus d’aucun indicateur « positif » :

Certificats SSL

  1. HTTP à la CorbeilleDate non définie – Chrome YY : toujours dans une optique d’augmentation de la sécurité et de protection des identités, Google a dans ses cartons une réflexion en cours sur la fin du système d’url tel que nous le connaissons aujourd’hui… Pour le remplacer par un système nouveau et plus simple, affaire à suivre…

D’ici là, et si cette réflexion n’a pas encore été menée au sein de votre entreprise, il est grand temps de passer l’ensemble de vos sites web et applications en HTTPS. La réflexion doit également comprendre le fait d’insérer le nom de votre entreprise dans la barre d’adresse des navigateurs, au moins sur les sites vitrine et à fort trafic.

Les pages Facebook évoluent, les sites Internet traditionnels également

Les pages Facebook évoluent, les sites Internet traditionnels également
Source de l’image : mohamed hassan via Pxhere

Alors que Le Monde se rend compte de l’évolution des pages qui sont renommées au fil du temps sur Facebook, passant d’un intitulé à un autre, interrogeons-nous quelques instants sur les sites Internet traditionnels, qui possèdent un nom de domaine.

Le monde évolue, les environnements et les entreprises, associations ou autres structures également. Même si XEROX communique depuis le 9 janvier 1996 avec le nom de domaine XEROX.COM, les noms de domaine vivent leurs périodes d’enregistrement, d’utilisation et d’abandon.

Ainsi, alors que l’on estime à 340 millions de noms de domaine existant actuellement, plus d’un milliard de noms de domaine ayant existé ont pu être enregistrés.

Acceptons que nous puissions vivre dans un monde mouvant, évoluant avec le temps. Comment être certain d’être sur le bon site Internet si nous nous référons aux noms de domaine ? Le certificat SSL ?

Oui, s’il s’agit d’un certificat EV (niveau d’authentification élevé avec un contrôle complet de l’organisation. Les règles pour l’attribution d’un certificat EV sont définies par le forum CA/Browser et sont strictement contrôlées).

Que faire de plus ? Il est nécessaire de proposer une solution pérenne quant à l’identification de l’émetteur afin que chacun puisse être en confiance sur Internet, par exemple pour le titulaire du nom de domaine, adopter systématiquement un certificat EV avec le niveau d’authentification le plus élevé. Côté utilisateur, il faut être vigilant et vérifier les données propriétaire du site visité.

Alors que la revente de noms de domaine expirés pour des objectifs de SEO ou de phishing continue à évoluer, il est primordial d’assurer une gestion commune Marques, Noms de domaine et Certificats SSL.

Nameshield vous accompagnera dans cette démarche, n’hésitez pas à prendre contact avec nos experts.

RGPD – Quel impact sur vos certificats SSL

RGPD – Quel impact sur vos certificats SSL
Source de l’image : mohamed_hassan via Pixabay

Que dit le RGPD en termes de SSL ?

« Dès lors qu’un site peut traiter des données personnelles, simplement avec la création d’un compte utilisateur, la conformité au RGPD requiert a minima que le site soit protégé par un protocole HTTPS. Ce protocole est une protection a minima que tout gestionnaire de site internet ne peut plus se permettre de ne pas avoir. »

Le règlement européen de protection des données (RGPD) exige donc que les données personnelles soient traitées « de façon à garantir une sécurité appropriée ».

Entré en vigueur le 25 mai dernier, son impact sur la gestion de votre portefeuille de certificats SSL n’est pas neutre.

RGPD et procédures d’authentification

Les Autorités de Certification, quelles qu’elles soient, se sont toujours appuyées sur le WHOIS du nom de domaine à certifier pour valider que le demandeur d’un certificat dispose de l’accord de l’exploitant technique du nom de domaine qu’il veut sécuriser.

Pour cela, une des étapes d’authentification prévoyait qu’un mail soit envoyé sur l’une des adresses mails (admin ou technique) présente sur le WHOIS afin de valider la commande.

Mais le RGPD est passé par là et les bureaux d’enregistrement n’ont plus le droit de fournir les données personnelles des propriétaires de nom de domaine sans leur consentement explicite, ce qui rend la base de données WHOIS inexploitable par les Autorités de Certification pour envoyer leur mail de validation.

Face à cette situation, les Autorités de Certification proposent d’envoyer par défaut ce mail de validation à l’une des adresses génériques suivantes :

admin@domaine.com
administrator@domaine.com
postmaster@domaine.com
webmaster@domaine.com
hostmaster@domaine.com

Mais que faire si aucune de ces adresses n’existe ou s’il est trop compliqué de la faire créer ?

Les Autorités de Certification offrent la possibilité de valider que vous avez bien l’accord de l’exploitant technique du nom de domaine, par le biais d’une vérification d’un record TXT dans la zone de DNS du nom de domaine à certifier.

En constatant la présence de ce record TXT, l’Autorité de Certification pourra :

  • délivrer le certificat si celui-ci est un simple certificat DV (Validation du Domaine)
  • poursuivre vers les autres étapes d’authentification s’il s’agit de certificat OV (Validation de l’Organisation) ou EV (Validation Etendue).

Quoiqu’il en soit, le RGPD change la donne et impacte significativement l’industrie du SSL puisque la solution idéale pour obtenir un certificat rapidement passera soit par la création d’une des 5 adresses mail précitées, soit, si cette option était trop compliquée, par la mise en place de record TXT (qui impliquerait une augmentation des délais d’obtention).

Quel avantage à passer par Nameshield pour la gestion de son parc SSL ?

En qualité de Registrar, Nameshield propose un avantage unique sur le marché pour ses clients SSL.

Une pré-authentification de chaque commande permet en effet d’agir en amont de l’Autorité de Certification afin d’anticiper tout blocage et, le cas échéant, d’agir dans les meilleurs délais :

  • Modification d’un WHOIS,
  • Edition de la zone pour mettre en place un enregistrement TXT (si les DNS sont ceux de Nameshield)
  • Création d’alias admin@, administrator@, webmaster@, postmaster@, hostmaster@ (si les MX sont ceux de Nameshield)

N’hésitez pas à faire appel à notre service SSL dédié si vous avez la moindre question sur le sujet.

[INFOGRAPHIE] Passer son site web en HTTPS : Pourquoi ? Et quel certificat SSL choisir ?

En juillet 2018, avec l’arrivée de Chrome 68, les sites en HTTP seront considérés comme « Non Sécurisé », ceux en HTTPS seront marqués « Sécurisé » dans la barre d’adresse.

Et depuis le 25 mai 2018, le RGPD est entré en vigueur et les sites qui récoltent des données personnelles devront disposer du HTTPS.

De plus, certains nouveaux gestionnaires de noms de domaine imposent également le HTTPS pour pouvoir utiliser le nom de domaine (.app / .dev…).

Passer au HTTPS par défaut sur l’ensemble de vos sites Web va devenir indispensable, en faisant l’acquisition de certificat(s) SSL, avec les avantages suivants :

Confidentialité des échanges, authentification forte et intégrité des communications entre les internautes et vos sites web, jouant sur le niveau de confiance des internautes envers vos sites web et plus généralement votre image de marque liée à la sécurité en ligne.

Mais comment choisir le certificat qui répond à vos besoins ? Ci-dessous notre guide pour vous aider dans votre choix :

Passer son site web en HTTPS : Pourquoi ? Et quel certificat SSL choisir ?

Nameshield vous accompagne

Notre équipe d’experts SSL vous accompagne dans la formation de vos équipes, organise régulièrement des réunions d’information au sein de ses locaux pour vous permettre d’échanger avec d’autres acteurs du marché, met à votre disposition les outils nécessaires à la prise de décision (audit, analyse, conseil) et vous accompagne au quotidien sur tous ces sujets.

A noter : Le 21 juin prochain à Paris, un petit-déjeuner sera organisé autour de ce thème.
Pour plus d’informations et pour vous y inscrire ☛ Invitation au nameshield.cafe.