Lancés en 2013 par l’ICANN après un long et fastidieux programme d’appel à candidatures, les new gTLD (.xyz, .club, .africa, .online etc.) sont désormais implantés dans la « domainosphère ».
Ce sont près de 28 millions de noms de domaine qui sont enregistrés, pour 1215 extensions existantes. Parmi les plus enregistrées depuis leur lancement, on compte le .xyz avec plus de 6 millions d’enregistrements, le .top avec 4.5 millions d’enregistrements, le .loan avec 1.7 millions d’enregistrements, suivis par le .win (1.1 millions), le .wang (1 million), .club, .site, .online, .bid, .vip (tous à moins d’un million d’enregistrements).
Bien que ces extensions ne dépassent toujours pas le nombre d’enregistrements d’un .com qui excède les 5 millions en 2016, et si certains restent encore sceptiques quant à leur réelle utilité, il n’empêche que les new gTLD peuvent vite faire grimper les enchères quand il s’agit de les vendre sur le second marché.
Nous sommes dans une période charnière, 4 ans après leur lancement, dans laquelle les titulaires de nouveaux noms de domaine réalisent qu’ils détiennent parfois des mines d’or. En effet, en 2013, les new gTLD étaient encore mal connus et peu considéraient qu’ils pourraient avoir une utilité. Les enregistrements étaient plutôt réalisés pour protéger une marque contre le cybersquatting.
Aujourd’hui, de plus en plus enregistrent des new gTLD dans un but de communication :
Il s’agit de cette utilisation et de cette communication qui font prendre de la valeur aux noms de domaine.
Il existe d’ailleurs de récentes illustrations. Début 2017, le nom de domaine casino.online s’est vendu plus de 200.000$ sur Sedo, la plus grande plateforme d’enchères de noms de domaine. C’est une très belle opération pour le vendeur, quand on sait que la moyenne de prix de vente d’un nom de domaine sur Sedo est de 500$.
Le .online est dans le top 10 des new gTLD, et de nombreux sites ont été créés, notamment :
Il faut savoir que le mot clé « casino online » est l’un des mots clés les plus chers de Grande-Bretagne. Ainsi, détenir un nom de domaine qui correspond à un mot clé très prisé sur le web fournit à son titulaire une opportunité marketing indéniable, et crée une vraie valeur pour la société qui l’utilise.
Le .online bénéficie d’une très bonne visibilité. D’abord, en matière de SEO, les noms de domaine en .online sont les plus visités parmi les new gTLD (source Alexa). Ensuite les sites en .online comptent le plus grand nombre de certificats SSL contrairement aux autres new gTLD. Ceci explique également la raison de sa valeur.
Les noms de domaine, ces actifs à haute valeur financière sont immatériels et ne sont pas imaginaires. Utiles dans le repère et le fonctionnement d’Internet, il est important de maîtriser l’importance technique et financière de ces derniers. Ces outils techniques sont renouvelables chaque année : on n’achète pas un nom de domaine, on acquiert un droit d’utilisation temporaire et on le renouvelle tous les ans, au minimum. Certains registres proposent ainsi le renouvellement sur des périodes pouvant aller jusqu’à la décennie. À l’approche de la date du renouvellement du nom de domaine, le registrar est tenu d’envoyer un courriel de relance à intervalles réguliers. Cette démarche est inscrite dans les règles de l’ICANN.
En cas d’omission de renouvellement d’un nom de domaine, ce dernier retombe dans le domaine public et n’importe qui, peut le récupérer. Certaines entreprises sont ainsi spécialisées dans ce secteur d’activité.
En voici un exemple récent :
Nous sommes le lundi 6 mars 2017. Début de semaine, je prends un café et réalise ma petite veille quotidienne de l’actualité des noms de domaine. Et là, c’est le drame. Mon indicateur du nombre de mentions « nom de domaine » s’affole. Du jamais vu.
Pourquoi ?
Internet s’écroule ? Non.
EnjoyPhoenix a oublié de renouveler son nom de domaine enjoyphoenix.fr. Elle l’annonce à 10h33. Internet s’affole. Le message est « liké » plus de 1700 fois. 116 retweets. Du jamais vu dans l’histoire de la mention des noms de domaine. La dernière fois, c’était lorsque Booba mentionnait les noms de domaine dans les lyrics de l’une de ses chansons.
«C’est la merde » écrira-t-elle. En effet, Marie Lopez, ta vie ne sera plus la même. Son blog, accessible via enjoyphoenix.fr, c’est fini. Son adresse email où l’on pouvait la contacter pour lui demander la marque de sa brosse à dent en exposition dans son dernier post de blog, c’est également fini. Du coup, elle réalise qu’une vie sans nom de domaine pour une blogueuse, c’est compliqué. En fait, c’est impossible mais elle ne s’en rendra probablement jamais compte. Du coup, une nouvelle adresse email apparaît dans sa biographie Twitter : enjoyphoenixpro@gmail.com. Pas très « pro » comme adresse.
L’article sur le fait qu’un blog est une marque qu’il faut soigner ? Devenu inutile.
Mais alors que va-t-il se passer ? EnjoyPhoenix est-elle condamnée à penser à son nom de domaine parti tel un amoureux vers un nouvel amour ? Hélas, oui. Les règles sont ce qu’elles sont, l’enregistrement d’un nom de domaine retombé dans le domaine public n’a rien de litigieux. Malgré la marque ENJOY PHOENIX enregistrée à l’INPI, le Système de Résolution des Litiges, SYRELI, n’interdit pas cette utilisation. Seulement deux possibilités existent :
– soit le nom de domaine est utilisé avec mauvaise foi et velléité permettant de jouer sur la marque associée, une procédure de récupération est alors possible ;
– soit le nom de domaine est utilisé pour une toute autre utilisation et Marie Lopez ne pourra qu’espérer que son nouvel acquéreur daigne bien lui vendre.
Dans les deux cas, Nameshield est là pour vous aider ; que le lecteur de cet article soit Marie Lopez ou non.
Après plus de cinq années de tractations et de batailles judiciaires, l’organisation sud-africaine .ZA Central Registry (ZACR) est désormais désignée pour commercialiser l’extension internet « .AFRICA » qui sera ouverte à tous. Comme présenté par Koffi Fabrice Djossou, membre de UNIFORUM ZACR, les futurs noms de domaine en .AFRICApermettront notamment « la promotion des entreprises, des peuples et de la culture africains sur Internet ». D’ores et déjà, la présidente de la commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, a salué la fin de cette bataille comme le moment où l’Afrique « a enfin acquis sa propre identité numérique ».
Mais revenons sur les faits : dans le cadre des appels à candidature aux nouvelles extensions lancés par l’ICANN, ils étaient deux à se revendiquer du .Africa. D’un côté l’opérateur de l’extension nationale sud-africaine .ZA (ZACR). De l’autre une business woman africaine/américaine Sophia Bekele, rompue aux déclarations fracassantes et fondatrice du DotConnectAfrica (DCA).
Au vu du caractère géographique et culturel du .AFRICA, l’extension ne pouvait pas être vendue aux enchères. Pour cela, l’ICANN a exigé que les participants obtiennent l’appui d’au moins 60% des gouvernements de la région concernée. Suite à cela, ZA Central Registry (ZACR) a bénéficié de nombreuses manifestations officielles de soutien (39 gouvernements africains) dont l’Union Africaine, tandis que DotConnectAfrica (DCA) a été l’objet de nombreux courriers s’opposant à cette « candidature dissidente ».
L’ICANN a finalement légué le « .africa » au ZA Central Registry (ZACR), au début de l’année 2014. C’est véritablement à cette période qu’a commencé un marathon judiciaire sans précédent, après que DotConnectAfrica (DCA) ait déposé une plainte contre l’ICANN pour fraude et pratiques commerciales déloyales. DotConnectAfrica (DCA) est allé jusqu’à demander à un tribunal fédéral des États-Unis de bloquer l’organisation de l’attribution du nom de domaine au ZA Central Registry (ZACR), pendant le procès. Si la dernière demande n’a finalement pas été retenue, la plainte contre l’ICANN est toujours en cours…
Cette saga hautement politisée s’est donc terminée le 15 février 2017 mais pour ZA Central Registry (ZACR), le vrai travail commence maintenant : faire du .Africa un réel étendard du continent africain.
Retrouvez plus d’informations sur le site http://nic.africa/ ou contactez Nameshield pour connaître les conditions et périodes d’ouverture à l’enregistrement de votre .AFRICA.
L’enregistrement des noms de domaine s’opère, pour nombre d’extensions, selon la règle du premier arrivé, premier servi. Cependant, il est important de rappeler que l’on peut également appeler ce système premier arrivé et seul servi. Le cas des homonymes est ainsi intéressant lorsque le droit des marques ne peut s’opérer en raison d’une réelle coexistence.
Qui détient AUBADE.FR ? Le créateur de lingerie ou le fabricant de sanitaires ? Quid de MONTBLANC.FR ? Le fabricant allemand de stylographes ou le créateur de crèmes dessert ? C’est pour cette raison que NISSAN.COM est aujourd’hui géré par Monsieur Nissan, un citoyen américain. Quant à LECLERC.FR, il s’agit d’un passionné de char français…
Si l’affaire peut prêter à sourire, les marques ne l’entendent pas de cette oreille. Lorsque Milka Budimir s’est vu offrir MILKA.FR pour déployer une présence sur Internet de son activité de couture, KRAFT FOOD, titulaire de la marque éponyme s’est rapidement employée à récupérer le contrôle de ce nom de domaine. C’est ainsi qu’en 2006, l’entreprise put récupérer par décision de justice le précieux nom MILKA.FR http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4348585.stm.
Si cette histoire est emblématique, sachant qu’il s’agit du combat d’une multinationale contre un particulier, une récente affaire aux USA se présente comme analogue. Excepté qu’il s’agit de deux homonymes, une grand-mère versus une blogueuse star de fitness.
Heidi Powell, blogueuse américaine cherche ainsi à récupérer le nom de domaine HEIDIPOWELL.COM, enregistré et géré par un homonyme. Les accusations de cybersquatting ayant été réfutées, les droits étant analogues, la blogueuse argumente le fait que son homonyme s’est déclaré en faillite sans avoir procédé à la valorisation de son nom de domaine.
La valorisation de noms de domaine est une pratique peu commune et récente, permettant d’identifier un nom de domaine comme un véritable actif immatériel inscriptible dans certaines conditions au bilan d’une société. Mais dans ce contexte, c’est bien la première fois qu’une telle pratique se présente.
Attendons l’issue de la procédure pour voir si cette technique fonctionne. Ce qui est certain, c’est que le bad buzz associé à la procédure de récupération a engendré une forte mobilisation des internautes, assimilant ce combat au pot de terre contre le pot de fer.
Après la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, c’est au Luxembourg de subir à son tour les effets d’une attaque DDoS. Le 27 février dernier, alors que le CTIE (Le Centre des Technologies de l’Information de l’Etat) ne s’y attendait pas, plusieurs sites Internet liés au gouvernement et aux administrations nationales se sont retrouvés inaccessibles à plusieurs moments de la journée.
On se souvient que l’Allemagne et les Pays-Bas avaient subi le même genre de mésaventures début 2015. Le 4 novembre 2015, c’était ensuite la Belgique qui faisait les frais d’une attaque, revendiquée cette fois par le groupe activiste DownSec. C’est principalement le site www.wallonie.be, portail général de tous les sites officiels de la Région, qui avait été rendu indisponible à la suite de cette attaque par déni de service. D’autres attaques visant la Belgique avaient été revendiquées par le même groupement : les sites du Ministère de l’Intérieur, du Sénat, du Premier Ministre Charles Michel et du Parlement Bruxellois.
Dans le cas récent du Luxembourg, rien ne laisse penser que ce genre de groupe soit à l’origine des attaques. En effet, de nombreux hackers ont la possibilité d’attaquer les serveurs insuffisamment protégés et aucune revendication n’a été annoncée. Les motivations peuvent être tant financières que politiques ou activistes. Le CTIE de son propre aveu ne sait pas d’où vient l’attaque qui a débuté dès 9h30 le matin. Le serveur «etat.lu» a également été touché. A 10h50, le CTIE, a fait savoir via Twitter que le réseau étatique était la cible d’une attaque DDoS. Le message précisait: «Nous sommes attaqués par une DDoS et cherchons une solution». Le lendemain, l’attaque n’était pas encore terminée et une centaine de sites de l’Etat étaient encore impactés, bien que la situation soit sous contrôle.
Ce cas récent d’attaque DDoS, visant ici les institutions gouvernementales, prouve à nouveau l’absolue nécessité de considérer comme prioritaire la protection DNS, à minima sur les noms de domaine les plus stratégiques.
A l’aube des présidentielles françaises, le cyberespace est déstabilisé par de nombreuses attaques visant directement les sites des plus importants partis politiques.
Si les entreprises privées sont confrontées chaque jour à ce type d’attaques, les partis politiques n’ont pas forcément suivi la tendance en s’armant suffisamment contre des hackeurs décidés à semer le trouble. Il s’agirait d’un « phénomène nouveau et inquiétant en train de se produire au cœur de l’élection présidentielle » selon Richard Ferrand, le secrétaire général du mouvement EnMarche!.
L’affaire des mails d’Hillary Clinton lors de la campagne américaine avait d’ores et déjà révélé des failles existantes. Aujourd’hui en France, François Hollande a demandé en Conseil des ministres que des « mesures spécifiques de protection et de vigilance, y compris dans le domaine cyber » soient prises dans le cadre de la campagne électorale.
Face à cette effervescence, les attaques ont-elles un réel impact sur la campagne présidentielle ? De quel type d’attaque parle-t-on ? Quelles mesures sont prises par l’Etat ou les partis pour y faire face ?
C’est le site d’Emmanuel Macron, en-marche.fr, qui fait le plus parler de lui. En effet, selon Mounir Mahjoubi, responsable de la campagne numérique du candidat, près de 4000 attaques ont été recensées en un mois, ralentissant ou rendant le site inaccessible.
Interviewé par Le Monde le 14 février dernier, Mounir Mahjoubi indique qu’il peut s’agir de plusieurs types d’attaque.
D’abord, on parle de simples DDoS (attaques par déni de service) consistant à faire tomber un site Internet en le surchargeant de connexions simultanées. Ces attaques peuvent être commandées à distance, et sont assez simples à mettre en œuvre.
A l’heure des objets connectés, le cabinet Deloitte indique qu’en 2017, les attaques par DDoS« prendront de l’ampleur, qu’elles seront plus difficiles à atténuer et plus fréquentes. Au cours des dernières années, on a assisté à un jeu du chat et de la souris, dans lequel aucune des deux parties n’est devenue trop puissante. Cependant, la situation pourrait changer en 2017 en raison de l’abondance de dispositifs Internet des objets non sécurisés et du fait que les attaques à grande échelle exploitant les vulnérabilités des appareils IdO sont devenues plus simples à exécuter. », souligne le cabinet dans son rapport TMT Prédictions 2017.
Une infrastructure DNS sécurisée avec filtrage anti-DDoSpermet aujourd’hui de pouvoir supporter de telles attaques.
Ensuite, des injections SQL, consistant à modifier une requête SQL en injectant des morceaux de codes non filtrés, font parties des « meilleures » failles de sécurité pour les hackers. L’attaquant détourne les requêtes en y injectant une chaîne non prévue par le développeur et pouvant compromettre la sécurité du système. Mounir Mahjoubi indique qu’il existe des outils automatisés reconnaissables et maîtrisables. Cependant, certaines attaques sont plus spécifiques et par conséquent plus dangereuses.
Un troisième type d’attaque est recensé : les scans de port. Ce type d’attaque consiste à trouver les failles de sécurité d’un serveur réseau pour généralement préparer une intrusion.
Enfin, EnMarche! serait concerné par des tentatives de connexion à leurs bases de données, qui pourraient être bien plus préjudiciables.
Si Richard Ferrand a trouvé son coupable (la plupart des attaques étant identifiées par des IP venant d’Ukraine) en dénonçant une « ingérence d’un régime russe déterminé à déstabiliser l’un des candidats susceptibles de remporter cette élection », rien ne prouve formellement l’identité des hackers. Certes, la Russie est réputée pour recruter des hackers qui seraient plus qualifiés que la moyenne, disposant de formations qualifiées, de moyens techniques bien plus développés qu’en Europe, et coutumiers de la « tradition informatique » datant d’avant la chute de l’ex-URSS. Cependant, des techniques très basiques et accessibles permettent de détourner l’origine des requêtes.
Comme l’indique Damien Bancal, fondateur de Zataz, les programmes malveillants automatisés cherchant un accès sont nombreux en Russie. Ces programmes représenteraient 54% des connexions Internet selon 20minutes. Ils cherchent des portes d’entrée. De plus, des sites sous WordPress sont très facilement attaquables, surtout lorsqu’ils ne sont pas mis à jour régulièrement comme les sites de Monsieur Macron ou de Monsieur Fillon !
Ce qui semble sûr, c’est que ces attaques sont organisées et coordonnées par un groupe structuré, et non par des hackers agissant en solitaire.
Le Parti Socialiste a également été touché par des intrusions. Le 26 janvier dernier, une attaque DDoSa été revendiquée par Anonymous en dénonçant l’état d’urgence mis en place par le gouvernement.
Il existe donc des attaques, et cela inquiète nos candidats. Mais quels sont les réels risques pour leur campagne ?
Depuis l’élection de Donald Trump, il flotte comme une odeur de suspicion quant au rôle que la Russie aurait joué sur sa campagne. En effet, le Washington Post accuserait Vladimir Poutine et la Russie d’avoir influencé la campagne électorale américaine en faveur de Donald Trump par le biais de Sputnik, ce média critiqué et présenté comme un journal de propagande russe.
Aujourd’hui, ce doute plane au-dessus du Front National. Selon la DGSE, les services secrets russes seraient en train de préparer une campagne virale en faveur de Marine Le Pen, grâce à leurs robots capables d’inonder les réseaux sociaux de messages de soutien. L’idée est du susciter un engouement collectif à l’égard de la candidate afin d’influencer les français via les réseaux.
On le sait, l’information circulant sur les réseaux sociaux est virale. Si le martelage peut porter ses fruits, le risque se trouve également dans les diffusions via les réseaux sociaux de fausses informations. Le fameux média russe Sputnik avait notamment publié des rumeurs sur la double vie d’Emmanuel Macron, largement relayées, et ensuite démenties par ses proches. Une fausse information publiée à un instant stratégique d’une campagne peut s’avérer catastrophique, car le démenti arriverait trop tard.
Toutefois, le plus gros risque reste de voir des données personnelles volées et diffusées. C’est ce qu’il s’est passé lors de la campagne de Mme Clinton, qui s’est vue voler plus de 20.000 mails échangés entre cadres du parti démocrate, dévoilés par Wikileaks, et utilisés dans le but de déstabiliser sa campagne. Selon la CIA, cette cyberattaque viendrait de Russie pour aider Donald Trump à gagner la présidentielle. Si cela est avéré, on peut dire que l’opération a réussi.
Par ailleurs, une inquiétude quant à la sécurité des votes a été soulevée.
Aujourd’hui en France, le vote se fait sur bulletin papier donc a priori, aucun risque ne peut exister de ce côté-là. Le seul risque, bien que minime, serait au niveau de la centralisation et du transfert des résultats auprès de la préfecture le soir des élections. Toutefois, il suffirait de recompter les bulletins pour se rendre compte de l’erreur, et cela pourrait être rectifié rapidement.
Pour les français résidant à l’étranger, le vote électronique aux législatives avait été rendu possible pour la première fois en 2012 et s’était déroulé sans incident. Mais dans ce contexte précis, et lié aux menaces que nous venons d’évoquer, ce droit a été annulé pour les prochaines législatives. Ainsi, les français résidant à l’étranger voteront de manière traditionnelle en juin 2017 et non par vote électronique. « Qui aurait pu comprendre qu’en juin prochain, à l’issue de l’élection présidentielle, on laisse s’organiser des élections législatives qui ne soient pas 100% fiables et incontestables? », précise Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger. Cette annulation due au risque de cyberattaque a été dénoncée par plusieurs candidats, dont François Fillon :
A ce jour, l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Informations (ANSSI) n’aurait pas détecté d’intrusions ou de tentatives de manipulation dans des opérations électorales, selon David Martinon, ambassadeur pour la cyber diplomatie.
Quelles sont les mesures prises pour répondre aux attaques ?
Côté Républicains, la politique de sécurité informatique semble être prise très au sérieux. Les Républicains ont décidé de renforcer leur système de sécurité. Gérald Darmanin, ancien secrétaire général adjoint du parti indique qu’une politique de mots de passe forts a été mise en place, que les prestataires informatiques sont choisis selon de hauts critères de qualité, que les données ou les documents sensibles ne sont pas transmis par mail. Ces pratiques relativement simples permettent aujourd’hui de parer d’éventuelles attaques.
Si l’ANSSI est rattachée à Matignon et sert aujourd’hui les intérêts de l’Etat, elle recommande toutefois aux différents partis d’adopter de bonnes pratiques en leur transmettant son Guide de l’Hygiène Informatique. « Paru en janvier 2013 dans sa première version, le Guide édité par l’ANSSI s’adresse aux entités publiques ou privées dotées d’une direction des systèmes d’information (DSI) ou de professionnels dont la mission est de veiller à leur sécurité. Il est né du constat que si les mesures qui y sont édictées avaient été appliquées par les entités concernées, la majeure partie des attaques informatiques ayant requis une intervention de l’agence aurait pu être évitée » peut-on lire en introduction. 42 points d’attention y sont listés, dont :
La sensibilisation et la formation de ses équipes
La politique de mot de passe et de gestion sécurisée des utilisateurs
Le chiffrage des données sensibles transmises par Internet
L’utilisation des protocoles réseaux sécurisés tels que HTTPS
La protection de la messagerie (antivirus, chiffrement TLS, anti-spam, bonne configuration des records DNS publics liés à la messagerie etc.)
Les partis politiques ont donc du retard sur les questions de sécurité et doivent traiter le sujet comme des entreprises privées le feraient. Il n’y aucune raison qu’ils soient épargnés par les hackers, bien au contraire. Si le sujet commence doucement à être pris en compte, un certain manque de réactivité, d’information ou de structure peut être désastreux pour une campagne.
Pourtant, ces problèmes ne sont pas nouveaux, rappelons par exemple que le site de Nicolas Sarkozy avait déjà fait l’objet d’attaques en 2007.
Si les leçons n’ont pas correctement été tirées du passé, c’est aussi parce que les attaques ont depuis très largement augmenté, de plus de 56% entre 2015 et 2016 et ce chiffre ne risque pas de faiblir et la sophistication de ces dernières croit chaque jour un peu plus.
C’est donc également en raison de cette augmentation et de la visibilité des attaques relatives aux partis politiques en temps d’élection que les menaces doivent être prises très sérieusement et les moyens de protection appliqués sur l’ensemble de la chaine.
Le Gala des DSI est un évènement leader de la profession, organisé chaque année par Agora Fonctions, accueillant plus de 200 directeurs des systèmes d’information des entreprises innovantes françaises, venus échanger au cours d’un diner-débat.
Nameshield a eu la chance d’être partenaire de cette soirée prestigieuse, alliant rencontres de qualité et contenu à valeur ajoutée. Lors de la soirée, le topic Gala des DSI a été vu 3 400 000 fois sur Twitter et a touché 275 000 personnes uniques. Cette 5ème édition a réuni pendant une table ronde Marie Cheval, DG de Boursorama, Serge Papin, PDG de Système U et Edouard Carle, DG du groupe Babilou.
Ces trois chefs d’entreprises considérées comme faisant partie des plus innovantes, ont pu témoigner de la transformation numérique dans leur secteur d’activité respectif.
Si Edouard Carle considère que le digital permet aujourd’hui une proximité et une meilleure compréhension de l’attente client, Marie Cheval nous met en garde : « le digital radicalise considérablement la stratégie de marques » de l’entreprise. Pour Serge Papin, le digital oblige l’entreprise à devoir repenser son organisation et son management.
L’agilité était au cœur des débats. L’entreprise d’envergure peut parfois être dépassée par l’évolution fulgurante du monde digital. Il est indispensable de pouvoir s’organiser (en terme de ressources, de management), de pouvoir s’informer, innover et surtout se sécuriser en amont. C’est ce que nous rappelle Marie Cheval : « Personne n’est totalement invulnérable, mais les menaces sont internes et externes ». Dans le secteur bancaire plus que jamais, quand on sait qu’en France, un compte sur trois est ouvert en ligne, la vigilance est de rigueur.
Se sécuriser sur le plan juridique via une stratégie de marques (déposer sa marque auprès d’un organisme officiel, déposer son nom de domaine, surveiller les atteintes sur le web, les réseaux sociaux, les places de marché etc) mais aussi sur le plan technique (veiller aux infrastructures, aux certificats SSL, aux accès, etc) sont deux aspects essentiels de la transformation digitale et numérique en 2017.
Nous vous invitons à découvrir plus de photos de l’événement sur le compte twitter de Nameshield.
En 20 ans, le Président américain aurait déposé un total de 3643 noms de domaine, selon une enquête menée par CNN. Un parc de noms de domaine colossal montrant que Donald Trump, soucieux de la préservation de son image en ligne, a mené une politique de gestion de ses actifs immatériels relativement proactive et ce bien avant semble-t-il la naissance de ses ambitions présidentielles.
Dès 1997, Donal Trump entame la protection de son identité numérique avec l’enregistrement de l’évident DonaldjTrump.com, suivront de nombreux dépôts relatifs à son patronyme ou à ses activités professionnelles tels que TrumpOrganization.com ou trump.com.
L’homme d’affaire a également au fil des années déposé les noms de domaine composés de termes négatifs associés à son nom qui auraient pû lui desservir si enregistrés par des opposants ou adversaires, tels que trumpfraud.com (Trump fraudeur), trumpscam.com (Trump escroquerie), ou encore donaldtrumpSucks.com (Donald Trump Craint.com), déposé par un domainer et racheté par le businessman dès sa retombée dans le domaine public en 2014. Amusant, l’habitué des dépôts de plaintes avait également acquis ImBeingSuedByTheDonald.com (Le Donald Me Poursuit En Justice).
Dès ses débuts en politique, le Président a enrichi son portefeuille de nombreux noms qui auraient pu servir à créer des sites en sa défaveur, tels que VoteAgainstTrump.com (Votez contre Trump), TrumpMustGo.com (Trump doit partir), and NoMoreTrump.com (Trump, ça suffit). Notons d’ailleurs que le dépôt du slogan de campagne de Trump, MakeAmericaGreatAgain.vote et MakeAmericaGreatAgain.us, avaient été déposés dès 2015, deux mois avant l’annonce officielle de sa candidature. Il semblerait que l’on puisse parfois lire dans les whois des noms de domaine comme dans un livre ouvert.
La création des extensions dites « pays » s’est faite selon la norme ISO3166-2, donnant un identifiant à deux caractères à un pays donné (par exemple, FR pour la France ou encore PE pour le Pérou). Cette norme étant basée sur l’alphabet latin, les pays utilisant un autre alphabet ont alors dû se contenter du fameux code ISO en caractère latin. Ce fut le cas entre autres de la Chine avec le CN, de la Russie avec le RU, etc.
Ainsi, la compagnie aérienne kazak s’écrit en caractères latins et se nomme Qazaq Air. De facto, si le nom du pays change selon l’alphabet latin, passant de KAZAKHSTAN à QAZAQSTAN, on peut se poser la question du ccTLD associé : les noms de domaine kazakhs utiliseront-ils le suffixe QZ en lieu et place de KZ ? Le code ISO associé évoluera-t-il et l’extension pays avec lui ? La question reste entière.
Historiquement, les mouvements géopolitiques ont eu des incidences sur les ccTLDs, ces codes n’étant que les reflets des territoires existants. Cependant, la règle d’application de la norme ISO 3166-2 n’a pas toujours été parfaitement respectée : le Royaume-Uni utilise par exemple le .UK et non .GB, l’Australie .AU et non .OZ et la chute de l’Union Soviétique n’a pas donné lieu à l’extinction du .SU.
Car en effet, l’économie liée à la vente de noms de domaine en fonction d’une homophonie intéressante reste lucrative lorsque l’on sait que l’enregistrement de .ME représente 2 % du PIB du Montenegro et que les îles de Tuvalu ont émis une série de timbre lors de la signature du partenariat avec Dot TV pour la gestion du .TV
Cependant, même si l’on imagine le lucratif marché que le voisin Turkmène génère avec son .TM (homophonie avec TradeMark), il est moins aisé d’imaginer le business occasionné par .KZ.
En décembre 2016, la plateforme Alibaba a été placée sur la liste noire américaine des contrefaçons. Les défenseurs de l’industrie américaine ont même qualifié le site de la société Taobao (la plus grosse plateforme e-commerce au monde) de place de marché « notoire » pour la contrefaçon et la piraterie.
Alibaba cherche depuis lors à combattre cette réputation. Aussi un programme appelé Opération Cloud Sword, usant de la technologie big data, telle que des algorythmes avancés, l’utilisation du Machine learning (apprentissage automatique), la reconnaissance optique de caractères (ROC), la technologie de cartographie, est utilisé pour fournir des indices permettant d’aider à l’identification et à la suppression des contrefaçons.
En janvier, Alibaba a poursuivi pour violation de contrat deux revendeurs de montres Swarovski contrefaites qui auraient relié des marchands désireux de falsifier leurs achats et écrit des commentaires positifs sur la plateforme e-commerce Taobao. La société a réclamé 1,4 millions de Yuan de dommages, soit environ 193 000 €. La police de Shenzhen a perquisitionné et saisi plus de 125 montres contrefaites à la suite de la plainte déposée par Alibaba. Le site avait alors utilisé des données recueillies et analysées pour identifier les marchands de montres Swarovski contrefaites, puis acheté une montre au vendeur dans le cadre d’un programme d’achat-test.
Zheng Junfang, l’un des dirigeants du groupe chinois Alibaba a déclaré : « Nous allons déployer tous les moyens légaux contre ces contrefacteurs afin de décourager tous ceux qui penseraient s’engager sur cette voie criminelle, et ce où qu’ils soient ».
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