C’est à la mi-juillet que l’ICANN a donné son accord relatif à la fusion de la société Rightside Group, le registre à l’origine de 40 new gTLDs (.ATTORNEY, .NINJA, .PUB, .DENTIST, .NEWS, .ROCKS, .LIVE, etc.), et de l’autre registre bien connu dans le monde des nouveaux gTLDs, Donuts Inc (plus de 200 TLDs : .LIFE, .LOANS, .MEDIA, .SOLUTIONS, .WORLD, etc.).
Donuts va donc acquérir Rightside au prix de 10.60 $ par action dans le cadre d’une offre publique d’achat, soit une opération d’environ 213 millions au total.
Donuts, déjà largement dominant de par ses centaines d’extensions, continue de renforcer sa position et profite des difficultés rencontrées par certains registres souffrant d’un déficit de succès commercial.
Cette nouvelle opération met en lumière un constat : de nombreuses nouvelles extensions n’ont pas obtenu l’engouement espéré et les registres qui les avaient créées sont en difficultés.
Se dirige-t-on lentement mais sûrement vers une récupération par Donuts des registres infructueux cherchant à limiter les pertes ?
La marque, un territoire défendu. Tout se joue à coups d’attaques, de plaintes, de tribunaux. Un monde impitoyable. Depuis le 23 juin 1857 et la création par la France du premier système de marques, il est possible de bénéficier d’un droit d’usage exclusif d’un terme sur différentes applications. Sinon, la loi arrive. L’arrivée d’Internet va bouleverser ce fondement.
Si l’on se souvient du conflit Milka contre Kraft foods qui donna lieu à l’opposition célèbre entre Milka Budimir, couturière de Bourg-lès-Valence, et le géant américain Kraft Foods au sujet du nom de domaine milka.fr, on peut surtout retenir les cas de nombreux titulaires de noms de domaine qui réussirent à gagner les attaques contre plus gros qu’eux.
L’expression du pot de terre contre le pot de fer s’illustre en France avec leclerc.fr, nom de domaine enregistré par un particulier fan du char Leclerc. Malgré une tentative de récupération de type SYRELI, l’enseigne de commerçants ne réussit jamais à obtenir ce fameux nom de domaine. On gardera pour la postérité la justification du particulier dans son argumentaire : « […] dans la vie il n’y a pas que les centres commerciaux et la consommation, la France est avant tout un pays d’histoire, une histoire forte dont nous pouvons être tous fiers ! »
Aux États-Unis, le cas de Nissan Computers est intéressant. La société d’informatique, peu connue, a été enregistrée d’après le nom de son propriétaire, Uzi Nissan. La société éponyme japonaise Nissan Motors fit évidemment la moue devant le dépôt de nissan.com et tenta de récupérer le nom de domaine en question. Malgré une campagne médiatique incessante et de nombreuses attaques, nissan.com reste aujourd’hui la propriété de Nissan Computers. Nissan Motors utilise aujourd’hui nissanusa.com pour son activité étatsunienne. Dans ce cas, le site Internet nissan.com ne reflète que peu l’activité de vente informatique de la société Nissan Computers. On pourra plutôt retrouver une vive attaque contre Nissan Motors. Le bad buzz en pleine action…
Que peut-on garder en mémoire à travers ces deux expériences ? Une moelle relativement intéressante : le nom de domaine, cet actif immatériel représentant l’image d’une entreprise, n’a pas fait l’objet d’une veille suffisante de la part de multinationales.
L’Association nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de gestion a tenu son université d’été, le mardi 27 juin 2017 à la CCI de Nantes Saint-Nazaire.
Le thème de ce colloque, qui s’est tenu devant plus de 200 responsables financiers, était « le Big Data dans tous ses états : la fonction finance se réinvente ».
Après avoir défini les termes et le panorama de ce que l’on appelle le Big Data, jonction des technologies de l’information, de l’informatique décisionnelle et des sciences de la donnée, la journée a permis d’illustrer par des cas concrets les révolutions à l’œuvre dans de nombreux secteurs d’activité. Que ce soient la location automobile qui va voir disparaître les réseaux d’agences locales, ou la surveillance des infrastructures urbaines (canalisation d’eau, éclairage, stationnement…) la collecte des données liées à la consommation des biens et/ou services par de multiples capteurs de plus en plus intelligents va avoir un double impact. Tout d’abord, enrichir l’expérience et la satisfaction client par un meilleur service rendu ou une consommation au juste prix, ensuite par une réduction drastique des coûts logistiques, de maintenance et de prévention en ayant une connaissance exacte, précise et géolocalisée des besoins et attentes.
Dans ce monde en mutation rapide, le Directeur financier a un rôle particulier à jouer : casser les silos internes pour faire travailler ensemble les différents départements de l’entreprise concernés (marketing, juristes, production, informatique, SAV…) et identifier ainsi les sources de création de valeurs nouvelles induites par ces nouvelles technologies disruptives amenées par l’Internet des objets et le traitement du Big Data.
Les données collectées prennent de plus en plus de valeur en fonction de l’analyse et de la pertinence que les entreprises pourront en tirer. Le champ du possible semble illimité sur ce plan-là. La valorisation et la monétisation des actifs digitaux deviennent un enjeu majeur pour les entreprises et le DAF y aura un rôle déterminant.
C’est dans ce cadre que je suis intervenu, en tant que Directeur Pilotage stratégique, Veille et Études de Nameshield, lors d’un atelier consacré à la conversion des données en actif valorisable pour l’entreprise. En complément des données qui peuvent être collectées auprès de leurs clients ou usagers, les entreprises ou collectivités possèdent des actifs immatériels digitaux d’une grande valeur stratégique : leur portefeuille de noms de domaine.
Nameshield a ainsi présenté au cours de cet atelier l’avancée de ses travaux de recherche sur la conception de méthodes d’évaluations monétaires innovantes permettant d’évaluer monétairement des portefeuilles de noms de domaine.
Le cas de la fondation Ethereum et de l’extension « .ETH ».
Ethereum est une fondation créée par Vitalik Buterin, canadien de 21 ans, au cours de l’année 2015. Cette fondation a pour objet de promouvoir la technologie blockchain Ethereum créée par ce jeune informaticien, qui propose, outre une monnaie virtuelle à l’instar de la blockchain Bitcoin, la possibilité de créer des applications garantissant la traçabilité, l’inviolabilité et la pérennité des transactions qu’elles gèrent. Pour permettre au plus grand nombre d’accéder à ces applications, la fondation Ethereum a récemment présenté l’ENS, pour « Ethereum Name Service », et son corollaire, l’extension « .ETH ».
Retour sur la technologie blockchain
Pour mémoire, la notion de blockchain, ou chaîne de blocs, peut se définir comme étant « une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle » (source: https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/).
Ainsi, si l’on prend l’exemple de la blockchain Bitcoin, l’objectif était de créer une monnaie virtuelle. L’intérêt majeur consiste en l’absence d’organe central de régulation, puisqu’elle est contrôlée et gérée par les membres de la communauté, de manière totalement décentralisée. Toute transaction effectuée sur la blockchain entraîne une inscription dans un bloc, publiée sur un registre partagé entre les membres. L’inscription des transactions dans un bloc est effectuée par les « mineurs », qui vérifient, enregistrent et sécurisent les transactions dans la blockchain. Cette base de données recense ainsi toutes les transactions dans des blocs, créant une chaîne de blocs censée être inaltérable et inviolable, en raison de l’utilisation de signatures électroniques, et redistribuée sur le réseau, puisque décentralisée.
La blockchain Ethereum dispose elle aussi de sa devise, à savoir l’Ether. Mais, contrairement au Bitcoin, Ethereum n’a pas créé une monnaie virtuelle, mais a étendu l’usage de la Blockchain à d’autres applications : les contrats intelligents (« smart contracts »). Ainsi, l’Ether ne doit pas être considéré comme une monnaie, mais plutôt comme un consommable permettant d’échanger sur la blockchain, et d’utiliser les applications qu’elle héberge.
La notion de « Smart-Contracts »
Ethereum propose de multiples possibilités d’applications décentralisées utilisables sur sa blockchain. Ces « smart contracts » sont définis par le site Internet Blockchain France comme étant « des programmes autonomes qui, une fois démarrés, exécutent automatiquement des conditions définies au préalable. Ils fonctionnent comme toute instruction conditionnelle de type « if – then » (si telle condition est vérifiée, alors telle conséquence s’exécute) ».
Il s’agit concrètement d’une application décentralisée, développée selon le langage de programmation d’Ethereum (le Solidity), qui exécute des instructions prédéfinies de manière automatique, dès lors que des conditions sont remplies, sans l’assistance d’un tiers, et assurant qu’aucune modification ne soit possible. Ces programmes sont exécutés sur la blockchain Ethereum, et contrôlés et certifiés par ses membres.
La promesse est ainsi de supprimer les intermédiaires grâce à la décentralisation totale, régie par l’automatisation des processus.
Par exemple, parmi les applications possibles, la fondation Ethereum a annoncé le 4 mai 2017, la création de l’Ethereum Name Service, permettant l’enregistrement de noms de domaine utilisant l’extension « .ETH ».
L’enregistrement de noms en « .ETH »
L’Ethereum Name Service, ou ENS, correspond au DNS d’Internet géré par l’ICANN, mais à la différence de ce dernier, l’ENS n’est pas basé sur des serveurs racines, mais sur la multitude de serveurs/machines membres de la blockchain Ethereum.
Il ne s’agit pas d’un nouveau registre ayant créé une énième extension, mais bien d’une notion alternative d’Internet. En effet, l’ENS n’est pas rattaché au système DNS mondial, ni à l’organisation IANA, ni-même à l’ICANN. L’ENS est un système de nommage propre à la blockchain Ethereum.
L’enregistrement d’un nom de domaine utilisant le « .ETH » se réalise d’une manière différente que l’enregistrement d’un nom de domaine classique. Il s’agit d’un système d’enchères par le dépôt anonyme d’un nombre d’Ethers. En résumé, la demande d’un nom ouvre une période de 72 heures permettant à d’autres personnes d’enchérir. Une seconde période s’ouvre ensuite, d’une durée de 48 heures, durant laquelle chaque enchérisseur doit révéler son enchère. Le meilleur enchérisseur remporte l’enregistrement du nom et est remboursé de son enchère, moins la valeur correspondant à la différence de montants entre les deux meilleures enchères. Ces fonds sont conservés dans un contrat pendant au minimum un an, et peuvent être retirés à l’issue de ce délai, sous réserve de libérer le nom. Si un nom ne fait l’objet que d’une seule enchère, le gagnant de l’enchère se voit rembourser les Ethers investis, sauf 0,01 Ether, correspondant à l’enchère minimale. Ce système permettrait selon les développeurs de l’ENS d’éviter la spéculation sur l’enregistrement de noms de domaine.
Le système n’a donc plus besoin d’une autorité comme l’ICANN, puisque l’attribution des noms est automatisée grâce à un programme informatique distribué et sécurisé sur la blockchain.
Toutefois, si vous tapez un nom de domaine en « .ETH » dans la barre de recherche de votre navigateur Internet, tel Google Chrome, ou Mozilla Firefox, une page d’erreur s’affichera. En effet, les noms enregistrés en « .ETH » ne sont pas reconnus sur ces navigateurs, puisqu’ils ne font pas partie du réseau DNS, et ne sont donc pas reconnus comme un nom de domaine. Des extensions Google Chrome sont néanmoins proposées pour effectuer le pont entre le « web Ethereum » et l’Internet que nous connaissons.
Ainsi, de manière générale, les noms actuellement enregistrés en « .ETH » sont utilisables uniquement sur la blockchain Ethereum, et donc ne touchent pas le grand public.
Enfin, l’usage premier de l’ENS est, comme l’est le DNS, de permettre à l’utilisateur de lire et retenir une adresse plus simplement en y donnant un sens. Le DNS permet de traduire une adresse IP en adresse lisible via le nom de domaine.
L’ENS permet ainsi de traduire une adresse d’un utilisateur Ethereum (un portefeuille utilisateur) de type « f14955b6f701a4bfd422dcc324cf1f4b5a466265 » en « monprenom.eth ».
Par exemple, lorsqu’un utilisateur souhaite envoyer de l’Ether à un autre utilisateur, il suffit de connaître son nom de domaine, et non plus son adresse utilisateur. Ces noms de domaine ont donc un usage assez limité, mais pourront par la suite être utilisés pour accéder à de futures applications Ethereum.
Les risques du « .ETH » pour les titulaires de marques
A ce jour, les navigateurs Internet courants ne supportent pas ces extensions, il semble dès lors que les titulaires de marques n’aient pas à avoir d’inquiétude.
Toutefois, de nombreuses marques françaises et internationales sont « cybersquattées ». C’est-à-dire que des utilisateurs d’Ethereum ont remporté des enchères sur des noms de marques comme « samsung.eth » ou encore « volkswagen.eth ». La titularité du nom leur revient pour une année. A l’issue de cette première année d’enregistrement, les titulaires pourront libérer ces noms pour récupérer le stock d’Ether associé au nom.
Les risques ne sont pour autant pas à exclure dans un avenir proche si les « .ETH » sont amenés à se démocratiser et à offrir des usages intéressants pour le grand public. Dans cette hypothèse, les navigateurs Internet courants pourraient intégrer nativement les «.ETH » au même titre que les « .COM » ou « .XYZ ».
Dès lors, les titulaires de « .ETH » reprenant des marques enregistrées pourraient par exemple chercher à tirer profit de cet enregistrement en utilisant la renommée ou l’identité de ces marques protégées, pour détourner le trafic vers leurs propres produits et services. Il se pourrait également qu’il s’agisse de concurrents cherchant à ternir la marque concurrente.
Dans le système de l’ICANN, les règles édictées notamment avec les principes UDRP, proposent de pallier ces risques a posteriori en permettant aux titulaires de marques de tenter de recouvrir un nom de domaine utilisant injustement leur marque. Le caractère contraignant de ces règles, acceptées et respectées par les bureaux d’enregistrement, facilite l’application des décisions d’experts des centres d’arbitrage, et donc le transfert d’un nom de domaine à son titulaire légitime.
Dans le système ENS, il n’existe pas d’autorité centrale pouvant édicter ces règles. De plus, les noms de domaine en « .ETH » n’ont pas de réelle fiche Whois. Pour enregistrer un tel nom de domaine, il suffit de détenir des Ethers, et de créer un portefeuille. L’identité est cachée derrière une suite de caractères, à savoir l’empreinte numérique d’une clé cryptographique. Il semble donc difficile de connaître la réelle identité d’un titulaire en « .ETH ».
De plus, à la différence du système actuel, il parait difficile de justifier une compétence territoriale pour le « .ETH ». La blockchain n’est rattachée à aucun territoire, elle est distribuée sur toutes les machines de ses membres, et donc partout dans le monde.
La solution pourrait éventuellement être développée par les utilisateurs d’Ethereum eux-mêmes. Il n’est pas à exclure qu’une application soit créée afin de vérifier la légitimité d’un titulaire d’un nom de domaine, sur la base de critères définis dans un programme, tels que par exemple le risque de confusion vis-à-vis d’une marque préexistante, et le critère de bonne foi dans l’usage qui en est fait. La constitution d’un « jury populaire » disposant de jetons de vote permettrait de trancher cette question suite à une plainte d’un autre membre.
Les noms de domaine, on n’en finirait pas de vanter les mérites de ces petits constituants numériques, immatériels par leurs présences mais actifs par leurs valeurs ! Lorsque l’on voit les revenus engendrés par des noms tels que sex.com ou hotels.com, on peut aisément s’imaginer pourquoi le second marché est actif !
Mais revenons-en à la paix. La paix dans le monde, voilà un objectif de vie. Voilà également un actif immatériel : le nom de domaine « xn--v4h.com » a été vendu 3400€ par le biais de la plate-forme Sedo. En effet, ce nom de domaine que l’on verra s’afficher en tant que « ☮.COM » est un nom de domaine ‘emoji’, terme qui fait fureur en ce moment. En prenant connaissance des raisons qui ont poussé l’acheteur à acquérir ce terme, on notera la référence à Sun Tzu : ce stratège militaire a écrit « l’art de la guerre » où l’on apprenait qu’un bon général utilise la force de l’ennemi…
Au-delà de l’aspect anecdotique de cette vente, se pose ici la question des noms de domaine porteurs de symboles, communément appelés emoji.
Existant depuis des années, mais popularisés par l’iPhone d’Apple, les emoji permettent de faire passer un message plus rapidement et facilement qu’un texte, où la notion de second degré est parfois compliquée. Si en Israël on statue sur la nature de l’emoji, on peut se demander jusqu’où ira cette mode ? S’il devient acceptable d’envoyer des emails professionnels avec un smiley, peut-on imaginer demain envoyer des emoji comme on le fait à titre privé ?
Le groupe « sécurité » de l’ICANN a récemment statué sur les emoji : il est ardu de faire la différence entre eux, tant les différences sont compliquées. En effet, l’extension .WS était devenue la première extension à supporter les emoji, suite à un concours de GoDaddy, le fameux registrar américain. S’en était suivie une emoji-mania, jusqu’à la réaction de l’ICANN.
Tout ceci nous laisse sans voix devant les évolutions de langage, tant les possibilités permises avec les emoji sont légion. Mais finissons cet article par un pari : combien de candidatures emoji seront présentées à l’ICANN ? Verra-t-on d’illustres enchères pour le « .EMOJI-SOURIRE » telles que pour le .WEB ? L’histoire le dira !
Pour un journaliste, il y a des marronniers bien connus : le baccalauréat, l’arrivée du froid, l’arrivée du printemps, les risques de déshydratation en plein été,…
Chez les registrars, il y en a plusieurs : quel nom de domaine utiliser ? Quel périmètre défensif adopter et surtout, comment gérer un nom de domaine ?
Historiquement, il fallait être sur Internet. Avoir un site web et donc un nom de domaine. C’était majoritairement une personne, « A », qui s’en occupait, avec son adresse professionnelle. Mais lorsque la personne « A » quitte l’entreprise, « B » la remplace. Sans penser à transférer les courriels en question. Première erreur.
Deuxième erreur : l’absence de réflexion quant à la gestion des noms de domaine. Qui doit gérer cet outil numérique devenu actif immatériel ? Le marketing ? La communication ? Le juridique ? L’informatique ? Peu importe. Même si aujourd’hui le service en charge de la propriété intellectuelle est souvent le mieux à même de gérer un portefeuille de noms de domaine et d’influer sur les stratégies de dépôts, il n’y a pas de règles en la matière. La seule chose que nous pouvons vous conseiller, que nous devons vous conseiller, c’est d’adopter une stratégie quant à l’enregistrement et la gestion de noms de domaine. Par exemple, quel service lit ce genre de « news » ?
Du service innovation « on a une idée de marque, on enregistre le nom de domaine », au service comptabilité « on renouvelle les noms de domaine », au service juridique « on a une stratégie réelle quant à la gestion des noms de domaine », au service informatique « vers quelle adresse IP dois-je configurer le nom ? » : tous les acteurs doivent être impliqués et savoir qu’il existe une procédure quelque part, et qu’elle doit être appliquée.
Finissons sur deux exemples :
Lorsque ZEBANK a été présenté à Bernard Arnault, ce dernier a demandé « avez-vous enregistré le nom ? ». Ce qui n’a pas été le cas.
Malheureusement ce nom de domaine en question avait déjà été enregistré une semaine plus tôt. Il a fallu 30 000 USD pour le racheter.
Quand Vivendi, avec J6M, a lancé son portail VIZZAVI, la surveillance des marques et noms de domaine existants n’avait pas été réalisée : l’entreprise dépensera 24 millions de francs pour réaliser un accord de coexistence avec la marque Vis-à-vis, cybercafé parisien, tenu entre autres par le porte-parole des sans-papiers (http://www.leparisien.fr/economie/vivendi-verse-24-millions-pour-proteger-vizzavi-22-07-2000-2001520430.php ).
L’enregistrement des noms de domaine s’opère, pour nombre d’extensions, selon la règle du premier arrivé, premier servi. Cependant, il est important de rappeler que l’on peut également appeler ce système premier arrivé et seul servi. Le cas des homonymes est ainsi intéressant lorsque le droit des marques ne peut s’opérer en raison d’une réelle coexistence.
Qui détient AUBADE.FR ? Le créateur de lingerie ou le fabricant de sanitaires ? Quid de MONTBLANC.FR ? Le fabricant allemand de stylographes ou le créateur de crèmes dessert ? C’est pour cette raison que NISSAN.COM est aujourd’hui géré par Monsieur Nissan, un citoyen américain. Quant à LECLERC.FR, il s’agit d’un passionné de char français…
Si l’affaire peut prêter à sourire, les marques ne l’entendent pas de cette oreille. Lorsque Milka Budimir s’est vu offrir MILKA.FR pour déployer une présence sur Internet de son activité de couture, KRAFT FOOD, titulaire de la marque éponyme s’est rapidement employée à récupérer le contrôle de ce nom de domaine. C’est ainsi qu’en 2006, l’entreprise put récupérer par décision de justice le précieux nom MILKA.FR http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4348585.stm.
Si cette histoire est emblématique, sachant qu’il s’agit du combat d’une multinationale contre un particulier, une récente affaire aux USA se présente comme analogue. Excepté qu’il s’agit de deux homonymes, une grand-mère versus une blogueuse star de fitness.
Heidi Powell, blogueuse américaine cherche ainsi à récupérer le nom de domaine HEIDIPOWELL.COM, enregistré et géré par un homonyme. Les accusations de cybersquatting ayant été réfutées, les droits étant analogues, la blogueuse argumente le fait que son homonyme s’est déclaré en faillite sans avoir procédé à la valorisation de son nom de domaine.
La valorisation de noms de domaine est une pratique peu commune et récente, permettant d’identifier un nom de domaine comme un véritable actif immatériel inscriptible dans certaines conditions au bilan d’une société. Mais dans ce contexte, c’est bien la première fois qu’une telle pratique se présente.
Attendons l’issue de la procédure pour voir si cette technique fonctionne. Ce qui est certain, c’est que le bad buzz associé à la procédure de récupération a engendré une forte mobilisation des internautes, assimilant ce combat au pot de terre contre le pot de fer.
Selon la valorisation d’un nom de domaine existant, son rachatpeut représenter un investissement conséquent. De quelques centaines à plusieurs milliers d’euros, des cas plus rare de transaction colossale existent également.
Dernièrement, le cas d’une acquisitionpour un montant digne des cas d’école en la matière de 1,5 millions de dollars a été rendue publique. Noah Kagan, co-fondateur de SUMO.COM explique que le jeu en vaut parfois la chandelle dans une récente interview parue sur le site entrepreneur.com[1].
En effet, ancien cadre chez Facebook et créateur de Sumo (outil de web-marketing qui connait un franc succès), Noah a dépensé 1,5 millions de dollars pour racheter le nom de domaine qu’il espérait tant et ainsi « rebrander » sa société sumoMe.com en Sumo.com.
Après 7 ans de tentative d’acquisition du nom sumo.com, une multitude de mails au titulaire, de rachat de noms approchantpour se rassurer (comme SumoS.com), ce chef d’entreprise a enfin pu reprendre la titularité du nom pour l’équivalent, comme il le souligne dans l’article, du prix de cinq maisons à Austin où sa société est basée !
Voici les arguments de Noah Kagan expliquant sa stratégie et la raison de cet investissement conséquent :
– C’est juste un mot. Il y a un vrai choix stratégique à communiquer sur le web via un seul et unique mot. De la même manière que Mark Zuckerberg a beaucoup investi pour transformer thefacebook.com en facebook.com, Noah estime que la communication d’un seul nom a beaucoup plus d’impact et de prestige aux yeux des internautes.
– C’est un nom de domaine court, en quatre lettres. Plus un mot est court, plus il est identifiable, mémorisable et surtout, ce mot inspire confiance
– La distinction via le nom. Noah raconte que beaucoup d’entreprises communiquent avec « sumo » au contenant ou approchant dans leurs noms de domaine. Mais grâce à l’acquisitionde sumo.com, Noah communique fièrement sur sa marque et peut dire sans scrupules « We are the Sumo.com »
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