La bonne nouvelle vient d’arriver, Webstresser.org l’un des sites le plus responsable de millions d’attaques DDoS vient d’être démantelé. Cette fermeture a été rendue possible grâce à l’intervention active d’Europol.
Pour rappel, un DDoS est une attaque informatique. Son mode de fonctionnement consiste à saturer les serveurs de requêtes afin que les sites web hébergés sur ces mêmes serveurs ne puissent plus servir les internautes.
Plusieurs pays se sont donnés la main pour démanteler le réseau
Selon les études de la National Crime Agency, Webstresser.org a été utilisé par les pirates informatiques pour le lancement de près de 4 millions d’attaques de par le monde. Parmi ses victimes figurent plusieurs banques anglaises notamment. Pour mener à bien cette opération d’envergure, cinq pays, à savoir la Croatie, l’Ecosse, le Canada, les Pays-Bas et la Serbie ont affrété leurs meilleurs policiers pour prêter main forte à Europol.
Bien qu’il s’agisse d’une opération à intérêt international, les autorités allemandes, néerlandaises et américaines se sont chargées de fermer définitivement le site. A présent, ses opérateurs ne peuvent plus y accéder et un message laissé par le Ministère de la Défense américaine fait office de page d’accueil.
De lourdes sanctions pour les pirates
La fermeture de Webstresser.org a aussi entrainé une vague d’arrestations, dans plusieurs pays comme l’Ecosse, la Croatie et la Serbie. Selon la loi française, une cyberattaque est un acte criminel et les sanctions sont lourdes. Ainsi, si l’attaque vise les particuliers, le ou les pirates informatiques peuvent écoper de 5 ans de prison et d’une amende de 150 000 euros. Si l’attaque touche l’Etat ou ses institutions, la sanction peut aller jusqu’à 7 ans de prison, accompagnée d’une amende de 300 000 euros.
A la suite de ce gros coup de filet, la porte-parole d’Europol et coordinatrice des opérations, Claire Georges, a annoncé que des mesures seront prises à l’encontre de tous utilisateurs du site à travers le monde et que des arrestations seront prévues.
Le slamming est une escroquerie visant à tromper des sociétés afin de leur vendre des services non sollicités pour les noms de domaine, par mail.
Ces tentatives de slamming sont facilement reconnaissables et jouent du manque de connaissance de leurs interlocuteurs dans certains cas. Les slammers vous proposent des services que vous n’avez pas sollicités auprès de votre Registrar officiel (enregistrement, mise à jour du whois, transfert de titulaire ou de Registrar …) à des tarifs excessifs. Ces mails sont très anxiogènes et vous poussent à prendre une décision rapide.
Par exemple, un mail type de slamming vous inciterait à enregistrer des noms de domaine en urgence car un tiers aurait fait une demande de dépôt de noms de domaine reprenant exactement votre dénomination sociale ou votre produit phare, à l’identique (comme par hasard). Ils vous recommandent de les enregistrer sur le champ pour éviter tout cybersquatting. Evidemment, le « faux registrar », dans sa grande magnanimité, a mis en stand by la commande de dépôt du nom de domaine pour le bien de votre société…
Attention, le slammer utilise des références visuelles et le bon vocabulaire technique, induisant ainsi en erreur l’entreprise. Il peut aussi faire référence ou mettre le logo de certains Registres ou acteurs du milieu internet, pour crédibiliser son discours.
Que faire si vous avez un doute ?
Transmettez vos mails à Nameshield, qui vous confirmera si ces mails sont frauduleux.
Nous recommandons une gestion de vos noms de domaine centralisée et gérée par une personne informée des opérations liées aux noms de domaine. Ne prenez pas de décision dans l’urgence. Vous pouvez également faire un whois pour vérifier l’identité de l’expéditeur et l’existence de la société « Registrar ». Vous remarquerez alors que la plupart des noms de domaine qui sont utilisés pour des campagnes de slamming ont été enregistrés récemment et que les sociétés titulaires des noms n’ont aucun rapport avec l’activité de bureau d’enregistrement.
Soyez vigilants, vos noms de domaine sont des actifs immatériels à protéger, sécuriser et à valoriser.
Nameshield vous accompagne quotidiennement dans la gestion de votre portefeuille de noms de domaine, la protection de vos marques digitales et la gestion des risques sur le web.
C’est durant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’Hiver de PyeongChang qu’une cyberattaque a visé les services informatiques de l’infrastructure organisatrice.
Environ 45 minutes avant le début de l’évènement, les serveurs et le réseau Wi-Fi ont été touchés par une attaque, qui n’a heureusement pas affecté le déroulement de la cérémonie. Cependant, dans le village olympique, l’espace presse a été privé de connexion Internet et de télévision. Par ailleurs, le site officiel des Jeux Olympiques de PyeongChang a été inaccessible durant des heures, empêchant les internautes d’imprimer leurs billets pour accéder à l’évènement. 12 heures ont été nécessaires pour rétablir complètement les services.
Le CIO n’a pas souhaité s’exprimer sur l’origine de cette attaque, mais le porte-parole de PyeongChang 2018, Sung Baik-you indique qu’ «Il y a eu une cyberattaque, le serveur a été mis à jour hier (dimanche 11 février), et nous connaissons la cause du problème. On sait ce qui s’est passé, c’est une chose habituelle pendant les Jeux Olympiques. Nous n’allons pas révéler la source.». Le directeur de la communication du CIO, a quant à lui assuré «Nous refusons de révéler les détails de notre enquête pour l’instant, mais nous le ferons».
Une cyberattaque à but destructif
Deux chercheurs de l’entreprise Talos Security ont pourtant analysé l’attaque et observé que l’objectif n’était pas de récupérer les données sensibles ou personnelles contenues sur les serveurs de l’organisation, mais bien de perturber le déroulement des Jeux. L’analyse des échantillons du virus a permis de faire mettre en lumière sa fonction principale : l’aspect destructif. Concrètement, les effets causés par cette cyberattaque, consistaient en la suppression des évènements du calendrier et de documents, et surtout de rendre inutilisable la machine affectée.
Les Jeux de PyeongChang, victimes une nouvelle fois
D’envergure mondiale et assurant une visibilité de choix pour les cybercriminels, les JO de PyeongChang n’en sont pas à leur première cyberattaque. Fin décembre 2017, l’infrastructure a subi une attaque consistant principalement en l’envoi de mails aux organisateurs de l’évènement. Ces mails contenaient des fichiers Word infectés par un virus, selon l’analyse de l’entreprise McAfee.
Russie, Corée du Nord : les différentes pistes envisagées
Les potentiels responsables de l’attaque pourraient être la Russie, dont la délégation a été privée de Jeux en raison de dopage : McAfee a déclaré avant les Jeux disposer d’informations indiquant que des hackers basés en Russie prévoyaient des attaques en guise de représailles. On évoque aussi la piste de la Corée du Nord, malgré le rapprochement que les téléspectateurs ont pu observer durant la cérémonie d’ouverture.
Une attaque qui démontre, une nouvelle fois, la vulnérabilité des infrastructures informatiques malgré les moyens mis en œuvre.
La société américaine Equifax, basée à Atlanta, présente dans 24 pays, a été la proie d’une attaque particulièrement préoccupante. Equifax récolte et analyse les données personnelles de clients sollicitant un crédit. Début septembre, la société a révélé une intrusion dans ses bases de données.
Ce piratage informatique pourrait concerner potentiellement environ 143 millions de clients américains, ainsi que d’autres clients au Canada et au Royaume-Uni. Les criminels ont exploité une faille dans une application web entre mi-mai et juillet. Ils ont obtenu les noms, numéros de sécurité sociale, dates de naissance, adresses et certains numéros de permis de conduire. Le vol de ces données est très préoccupant. Ces informations faciliteront les usurpations d’identité et le piratage de comptes. Le numéro de sécurité sociale est indispensable aux Etats-Unis pour travailler, ouvrir un compte en banque ou encore obtenir un permis de conduire et souvent louer un appartement. Il se pourrait même que certaines de ces données soient déjà en vente sur le Dark Web [une partie du web non indexée par les principaux moteurs de recherche généralistes].
Cette attaque touche directement le cœur de l’identité et de l’activité d’Equifax. La société a mis en place un site internet (www.equifaxsecurity2017.com) et un numéro de téléphone à la disposition de ses clients et leur promet «gratuitement» une aide contre l’usurpation d’identité. Equifax collabore avec les autorités et une société de sécurité pour évaluer les dommages.
Toutes les sociétés devraient voir cette attaque comme un avertissement. Cet exemple est bien la preuve que les entreprises peuvent peiner à voir ce qui est en train de se passer au sein de leurs propres réseaux informatiques. Les nouvelles attaques, chaque jour plus sophistiquées, passent de plus en plus inaperçues.
De surcroît, Equifax affirme avoir découvert l’attaque le 29 juillet. Pourtant, la communication faite aux clients n’intervient que début septembre : un délai anormal quant à la protection de données aussi sensibles. Aujourd’hui ces données ont disparu dans la nature.
Ce piratage de grande ampleur est loin d’être le premier. L’année dernière, le groupe Yahoo annonçait qu’un milliard de comptes avaient été piratés tandis que d’autres entreprises américaines ont elles aussi été victimes de piratages, comme le site de rencontres Adult Friend Finder, ou encore le groupe de distribution Target. Les voleurs n’ont cependant, pas eu accès aux numéros d’assurance sociale ou de permis de conduire.
Cette attaque ne vient que renforcer la nécessité pour les entreprises d’envisager dans leur stratégie de sécurité toutes les failles susceptibles de servir d’entrée aux cybercriminels.
Bienvenue en 2017 où l’on découvre que la cybersécurité est l’affaire de tous et que peu s’y intéressent. La France découvre à la fois, l’importance des mises à jour Windows, et les initiales de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information). L’attaque mondiale qui a touché bon nombre d’institutions résulterait, et le conditionnel est primordial, en une absence de mise à jour de certaines versions du système d’exploitation Windows.
Non, les utilisateurs n’ont pas fait preuve d’irresponsabilité en ne mettant pas à jour leur système Windows : il apparaît que c’est Microsoft qui n’en a pas proposé pour ses « vieux » systèmes d’exploitation. En effet, l’obsolescence programmée est aisée pour un système numérique : dans un monde en mouvement, si vous ne procédez pas aux mises à jour et montées de version, vous devenez vite défaillant et vulnérable. C’est justement ce que Microsoft a fait en stoppant les développements de ses anciens systèmes d’exploitation. En attendant, de nombreuses applications continuent de tourner sur d’illustres systèmes d’exploitation.
Bien sûr, Microsoft a réagi en proposant un patch mais la question de l’obligation de mises à jour pour les systèmes informatiques se pose : comment peut-on stopper l’usage d’un système d’exploitation jugé vulnérable, alors que des clients l’utilisent toujours ? Les spécialistes auront sans doute à débattre prochainement de cette question…
Dans notre histoire, le « ransomware » apparaît avoir été endigué par l’achat d’un nom de domaine comme l’explique Le Monde et The Guardian. Cette affaire montre, une fois de plus, le caractère stratégique des noms de domaine dans notre monde de plus en plus connecté.
Aujourd’hui, tous les consommateurs côtoient et utilisent des objets connectés. L’Internet des Objets (IoT) peut comprendre un réfrigérateur, un capteur, une ampoule, des caméras de vidéosurveillance, des routeurs et thermostats connectés. Leur point commun ? De disposer d’une adresse IP et d’être connectés pour communiquer.
D’après la société américaine, Gartner, d’ici 2020, les objets connectés devraient dépasser les 20,5 milliards d’unités. Nous allons faire face à une croissance phénoménale de l’Internet des Objets dans les années à venir.
La Chine, l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale représenteront 67% de l’ensemble de l’Internet of Things (IoT) en 2017.
Toutefois, ces objets connectés sont fréquemment déployés avec des vulnérabilités et une sécurité hasardeuse, une véritable aubaine pour les attaques DDoS.
Les attaques par déni de service distribué (Distributed Denial of Service ou DDoS) sont aujourd’hui fréquentes. Pour les hackers, il est relativement simple de les mettre en place contre une cible non protégée. Ces attaques sont susceptibles d’engendrer des pertes financières non négligeables pour les sociétés, par l’interruption de service (site web ou boîtes email) ou encore indirectement, par l’atteinte portée à l’image de la cible (bad buzz, mauvaise réputation…).
Avec l’arrivée des objets connectés, les chances d’être confronté à une attaque DDoS sont élevées.
Ces attaques ont pour but de rendre indisponible un service, par inondation de requêtes. Avec l’aide de nos objets numériques et connectés, les pirates envoient des requêtes en masse sur un ou plusieurs serveurs DNS. Ils arrivent à prendre le contrôle de nos objets à distance, car ils sont porteurs de failles de sécurité. Si les serveurs DNS ne sont pas protégés par un filtrage anti-DDoS puissant, alors les serveurs risquent de ne pas absorber le volume de requêtes et donc de ne plus répondre à la demande de l’utilisateur.
En octobre 2016, la société DYN, fournisseur de service DNS, a été victime d’une attaque DDoS via les objets connectés. Les services d’infrastructure DNS ont été indisponibles et ont donc impacté les services de ses clients: Twitter, Netflix, Spotify …
Plusieurs heures hors ligne, pour ces pure players du web, impactent directement le chiffre d’affaires. DYN affirme que « des dizaines de millions d’adresses IP étaient impliquées » lors de cette attaque.
La semaine dernière, le Registrar Melbourne IT a également été victime d’une attaque DDoS. Certains de ses clients ont été touchés par cette rupture de service.
Ces attaques risquent d’être plus nombreuses, et plus puissantes en 2017. Avant les attaques étaient menées par des ordinateurs, aujourd’hui, les objets connectés sont une arme incontournable. Heureusement, certains fabricants ont affirmé vouloir renforcer la sécurisation de leurs produits connectés.
Le DNS est une priorité absolue. Il est indispensable de sécuriser ses noms de domaine stratégiques en les plaçant sur des DNS hautement sécurisés, afin de garantir une haute disponibilité permanente. Nameshield propose une solution DNS Premium pour gagner en performance et assurer une disponibilité à 100%.
Entre mars 2016 et mars 2017, Let’s Encrypt a émis 15 270 certificats SSL contenant le terme « PayPal » ; 14 766 d’entre eux ont été émis pour des domaines menant vers des sites de phishing. C’est le résultat de la récente analyse menée par Vincent Lynch, expert SSL.
Lynch s’est intéressé de près à ce cas à la suite d’un article très intéressant publié par Eric Lawrence (Google Chrome Security Team) en janvier 2017, le visuel ci-dessus est tiré de cet article, dénommé « Certified Malice » qui dénonçait les certificats SSL frauduleux et dénombrait alors « seulement » 709 cas pour PayPal, et bien d’autres sur toutes les plus grandes marques américaines : BankOfAmerica, Apple, Amazon, American Express, Chase Bank, Microsoft, Google…
Quel impact pour l’internaute ?
En Janvier 2017, Google et Mozilla ont mis à jour leur navigateur avec Chrome 56 et Firefox 51, et un changement majeur est intervenu pour les internautes : l’apparition des termes « Sécurisé » ou « Non sécurisé » dans la barre d’adresse.
En 2015, l’initiative Let’s Encrypt, supportée par les grands noms de l’internet (EFF, Mozilla, Cisco, Akamaï…) voyait le jour avec pour objectif de diffuser en masse et gratuitement des certificats SSL au monde entier. Un an et demi plus tard, Let’s Encrypt a délivré des millions de certificats, et d’autres initiatives de ce type ont suivi.
Qui dit gratuit, dit peu ou pas de vérification pour délivrer les certificats, et toute une armée de cybercriminels qui se sont rués vers ces certificats pour sécuriser leurs contenus illicites : phishing, malware… et afficher ainsi le terme « Sécurisé » dans leur barre d’adresse. Comment l’internaute lambda peut-il facilement différencier le vrai du faux ?
Pour mémoire, il existe trois niveaux de vérification lors de l’émission des certificats permettant d’afficher HTTPS : Domain Validation (DV) considéré comme de l’authentification faible, Organization Validation (OV) à authentification forte et Extended Validation (EV) à authentification renforcée. Les certificats gratuits sont des DV, et représentent près de 90% des certificats, la plupart du temps sur des « petits » sites web. Les certificats OV (9%) et EV (1%) sont peu nombreux mais protègent la quasi-totalité des sites web à très fort trafic. Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont tous en OV ou EV par exemple.
Le problème pour l’internaute est l’absence de différenciation dans les navigateurs entre les certificats DV et OV. Ces deux types sont affichés de la même manière, étant comme « Sécurisés », alors que les certificats EV affichent le nom du titulaire dans la barre d’adresse.
En reprenant le visuel du début de cet article, on comprend aisément l’intérêt du EV pour PayPal : permettre de distinguer facilement le vrai du faux. Et c’est la raison pour laquelle Nameshield conseillera systématiquement l’emploi du EV pour les sites vitrines, en particulier pour ses clients exposés au cybersquatting, phishing ou encore contrefaçon.
Deux forces qui s’opposent pour l’avenir du HTTPS
Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples et là où la logique voudrait qu’on différencie clairement les trois types de certificat, ou en tout cas au moins deux types (DV/OV), Google ne l’entend pas de cette oreille et souhaite à l’inverse supprimer cette notion d’affichage EV. Chris Palmer (Senior Software Engineer pour Chrome) le confirme à demi-mot dans son article paru ici.
Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation où les Autorités de Certification historiques, Microsoft et dans une moindre mesure Apple, font face à Google, Mozilla et Let’s Encrypt dans une vision que l’on peut résumer comme suit :
Vision de Google/Mozilla/Let’s Encrypt :
HTTP = Non Sécurisé
HTTPS = Sécurisé
Vision des AC historiques/Microsoft/Apple :
HTTP = Non Sécurisé
HTTPS DV = pas d’indicateur dans la barre d’adresse
HTTPS OV = Sécurisé
HTTPS EV = Nom de la société dans la barre d’adresse
La discussion est ouverte en ce moment même, au sein de l’instance supérieure du SSL qu’est le CAB/forum. On peut facilement comprendre que les Autorités de Certification voient d’un très mauvais œil la fin de la différenciation visuelle entre DV/OV/EV dans les navigateurs, c’est leur raison d’être de délivrer des certificats à authentification forte, mais est-ce seulement un tort ? Il s’agit quand même de rassurer l’internaute en lui garantissant l’identité du site qu’il visite.
A l’inverse, Google et Let’s Encrypt n’hésitent pas à dire que les notions de phishing et de garantie de contenu des sites web, ne sont pas du ressort des Autorités de Certification, et que d’autres systèmes existent (par exemple, Google Safe Browsing), et qu’en conséquence il faut avoir une vision binaire : les échanges sont chiffrés et inviolables (= HTTPS = Sécurisé) ou ils ne le sont pas (= HTTP = Non sécurisé). On peut simplement se demander si au travers de cette vision qui se défend également, ce n’est pas plutôt un problème de sémantique du terme employé : Sécurisé.
Que veut dire « Sécurisé » pour l’internaute ? Est-ce qu’en voyant « Sécurisé » dans sa barre d’adresse, il sera enclin à entrer ses login/password ou son numéro de carte bancaire ? On peut penser que oui et dans ce cas, le risque actuel est bien présent. Kirk Hall (Director Policy and Compliance – SSL, Entrust) a fait une intervention remarquée à la dernière conférence RSA sur ce sujet (si vous avez un peu de temps, l’enregistrement est ici).
Enfin, il ne faut pas négliger le poids de l’industrie financière ni des grandes marques qui voient d’un très mauvais œil l’augmentation du risque de fraude en ligne et que ne peut décemment pas totalement ignorer Google.
Comment rassurer l’internaute ?
Pour le moment nous ne pouvons que vous encourager à opter pour les certificats Extended Validation pour vos sites vitrines et/ou de e-commerce afin de faciliter la tâche des internautes et à rester à l’écoute de ce qui se passe sur le web. Rassurer et éduquer également les internautes en n’hésitant pas à mentionner sur vos sites les choix que vous faites en termes de sécurité et d’authentification.
Au même titre que vous surveillez certainement les dépôts de nom de domaine sur vos marques, vous pouvez aujourd’hui également surveiller les enregistrements de certificats, et ce pour réagir rapidement.
Et en tant qu’internaute, lorsque le terme « sécurisé » est mentionné dans la barre d’adresse, systématiquement contrôlez les détails du certificat pour voir qui en est le titulaire.
Après la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, c’est au Luxembourg de subir à son tour les effets d’une attaque DDoS. Le 27 février dernier, alors que le CTIE (Le Centre des Technologies de l’Information de l’Etat) ne s’y attendait pas, plusieurs sites Internet liés au gouvernement et aux administrations nationales se sont retrouvés inaccessibles à plusieurs moments de la journée.
On se souvient que l’Allemagne et les Pays-Bas avaient subi le même genre de mésaventures début 2015. Le 4 novembre 2015, c’était ensuite la Belgique qui faisait les frais d’une attaque, revendiquée cette fois par le groupe activiste DownSec. C’est principalement le site www.wallonie.be, portail général de tous les sites officiels de la Région, qui avait été rendu indisponible à la suite de cette attaque par déni de service. D’autres attaques visant la Belgique avaient été revendiquées par le même groupement : les sites du Ministère de l’Intérieur, du Sénat, du Premier Ministre Charles Michel et du Parlement Bruxellois.
Dans le cas récent du Luxembourg, rien ne laisse penser que ce genre de groupe soit à l’origine des attaques. En effet, de nombreux hackers ont la possibilité d’attaquer les serveurs insuffisamment protégés et aucune revendication n’a été annoncée. Les motivations peuvent être tant financières que politiques ou activistes. Le CTIE de son propre aveu ne sait pas d’où vient l’attaque qui a débuté dès 9h30 le matin. Le serveur «etat.lu» a également été touché. A 10h50, le CTIE, a fait savoir via Twitter que le réseau étatique était la cible d’une attaque DDoS. Le message précisait: «Nous sommes attaqués par une DDoS et cherchons une solution». Le lendemain, l’attaque n’était pas encore terminée et une centaine de sites de l’Etat étaient encore impactés, bien que la situation soit sous contrôle.
Ce cas récent d’attaque DDoS, visant ici les institutions gouvernementales, prouve à nouveau l’absolue nécessité de considérer comme prioritaire la protection DNS, à minima sur les noms de domaine les plus stratégiques.
A l’aube des présidentielles françaises, le cyberespace est déstabilisé par de nombreuses attaques visant directement les sites des plus importants partis politiques.
Si les entreprises privées sont confrontées chaque jour à ce type d’attaques, les partis politiques n’ont pas forcément suivi la tendance en s’armant suffisamment contre des hackeurs décidés à semer le trouble. Il s’agirait d’un « phénomène nouveau et inquiétant en train de se produire au cœur de l’élection présidentielle » selon Richard Ferrand, le secrétaire général du mouvement EnMarche!.
L’affaire des mails d’Hillary Clinton lors de la campagne américaine avait d’ores et déjà révélé des failles existantes. Aujourd’hui en France, François Hollande a demandé en Conseil des ministres que des « mesures spécifiques de protection et de vigilance, y compris dans le domaine cyber » soient prises dans le cadre de la campagne électorale.
Face à cette effervescence, les attaques ont-elles un réel impact sur la campagne présidentielle ? De quel type d’attaque parle-t-on ? Quelles mesures sont prises par l’Etat ou les partis pour y faire face ?
C’est le site d’Emmanuel Macron, en-marche.fr, qui fait le plus parler de lui. En effet, selon Mounir Mahjoubi, responsable de la campagne numérique du candidat, près de 4000 attaques ont été recensées en un mois, ralentissant ou rendant le site inaccessible.
Interviewé par Le Monde le 14 février dernier, Mounir Mahjoubi indique qu’il peut s’agir de plusieurs types d’attaque.
D’abord, on parle de simples DDoS (attaques par déni de service) consistant à faire tomber un site Internet en le surchargeant de connexions simultanées. Ces attaques peuvent être commandées à distance, et sont assez simples à mettre en œuvre.
A l’heure des objets connectés, le cabinet Deloitte indique qu’en 2017, les attaques par DDoS« prendront de l’ampleur, qu’elles seront plus difficiles à atténuer et plus fréquentes. Au cours des dernières années, on a assisté à un jeu du chat et de la souris, dans lequel aucune des deux parties n’est devenue trop puissante. Cependant, la situation pourrait changer en 2017 en raison de l’abondance de dispositifs Internet des objets non sécurisés et du fait que les attaques à grande échelle exploitant les vulnérabilités des appareils IdO sont devenues plus simples à exécuter. », souligne le cabinet dans son rapport TMT Prédictions 2017.
Une infrastructure DNS sécurisée avec filtrage anti-DDoSpermet aujourd’hui de pouvoir supporter de telles attaques.
Ensuite, des injections SQL, consistant à modifier une requête SQL en injectant des morceaux de codes non filtrés, font parties des « meilleures » failles de sécurité pour les hackers. L’attaquant détourne les requêtes en y injectant une chaîne non prévue par le développeur et pouvant compromettre la sécurité du système. Mounir Mahjoubi indique qu’il existe des outils automatisés reconnaissables et maîtrisables. Cependant, certaines attaques sont plus spécifiques et par conséquent plus dangereuses.
Un troisième type d’attaque est recensé : les scans de port. Ce type d’attaque consiste à trouver les failles de sécurité d’un serveur réseau pour généralement préparer une intrusion.
Enfin, EnMarche! serait concerné par des tentatives de connexion à leurs bases de données, qui pourraient être bien plus préjudiciables.
Si Richard Ferrand a trouvé son coupable (la plupart des attaques étant identifiées par des IP venant d’Ukraine) en dénonçant une « ingérence d’un régime russe déterminé à déstabiliser l’un des candidats susceptibles de remporter cette élection », rien ne prouve formellement l’identité des hackers. Certes, la Russie est réputée pour recruter des hackers qui seraient plus qualifiés que la moyenne, disposant de formations qualifiées, de moyens techniques bien plus développés qu’en Europe, et coutumiers de la « tradition informatique » datant d’avant la chute de l’ex-URSS. Cependant, des techniques très basiques et accessibles permettent de détourner l’origine des requêtes.
Comme l’indique Damien Bancal, fondateur de Zataz, les programmes malveillants automatisés cherchant un accès sont nombreux en Russie. Ces programmes représenteraient 54% des connexions Internet selon 20minutes. Ils cherchent des portes d’entrée. De plus, des sites sous WordPress sont très facilement attaquables, surtout lorsqu’ils ne sont pas mis à jour régulièrement comme les sites de Monsieur Macron ou de Monsieur Fillon !
Ce qui semble sûr, c’est que ces attaques sont organisées et coordonnées par un groupe structuré, et non par des hackers agissant en solitaire.
Le Parti Socialiste a également été touché par des intrusions. Le 26 janvier dernier, une attaque DDoSa été revendiquée par Anonymous en dénonçant l’état d’urgence mis en place par le gouvernement.
Il existe donc des attaques, et cela inquiète nos candidats. Mais quels sont les réels risques pour leur campagne ?
Depuis l’élection de Donald Trump, il flotte comme une odeur de suspicion quant au rôle que la Russie aurait joué sur sa campagne. En effet, le Washington Post accuserait Vladimir Poutine et la Russie d’avoir influencé la campagne électorale américaine en faveur de Donald Trump par le biais de Sputnik, ce média critiqué et présenté comme un journal de propagande russe.
Aujourd’hui, ce doute plane au-dessus du Front National. Selon la DGSE, les services secrets russes seraient en train de préparer une campagne virale en faveur de Marine Le Pen, grâce à leurs robots capables d’inonder les réseaux sociaux de messages de soutien. L’idée est du susciter un engouement collectif à l’égard de la candidate afin d’influencer les français via les réseaux.
On le sait, l’information circulant sur les réseaux sociaux est virale. Si le martelage peut porter ses fruits, le risque se trouve également dans les diffusions via les réseaux sociaux de fausses informations. Le fameux média russe Sputnik avait notamment publié des rumeurs sur la double vie d’Emmanuel Macron, largement relayées, et ensuite démenties par ses proches. Une fausse information publiée à un instant stratégique d’une campagne peut s’avérer catastrophique, car le démenti arriverait trop tard.
Toutefois, le plus gros risque reste de voir des données personnelles volées et diffusées. C’est ce qu’il s’est passé lors de la campagne de Mme Clinton, qui s’est vue voler plus de 20.000 mails échangés entre cadres du parti démocrate, dévoilés par Wikileaks, et utilisés dans le but de déstabiliser sa campagne. Selon la CIA, cette cyberattaque viendrait de Russie pour aider Donald Trump à gagner la présidentielle. Si cela est avéré, on peut dire que l’opération a réussi.
Par ailleurs, une inquiétude quant à la sécurité des votes a été soulevée.
Aujourd’hui en France, le vote se fait sur bulletin papier donc a priori, aucun risque ne peut exister de ce côté-là. Le seul risque, bien que minime, serait au niveau de la centralisation et du transfert des résultats auprès de la préfecture le soir des élections. Toutefois, il suffirait de recompter les bulletins pour se rendre compte de l’erreur, et cela pourrait être rectifié rapidement.
Pour les français résidant à l’étranger, le vote électronique aux législatives avait été rendu possible pour la première fois en 2012 et s’était déroulé sans incident. Mais dans ce contexte précis, et lié aux menaces que nous venons d’évoquer, ce droit a été annulé pour les prochaines législatives. Ainsi, les français résidant à l’étranger voteront de manière traditionnelle en juin 2017 et non par vote électronique. « Qui aurait pu comprendre qu’en juin prochain, à l’issue de l’élection présidentielle, on laisse s’organiser des élections législatives qui ne soient pas 100% fiables et incontestables? », précise Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger. Cette annulation due au risque de cyberattaque a été dénoncée par plusieurs candidats, dont François Fillon :
A ce jour, l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Informations (ANSSI) n’aurait pas détecté d’intrusions ou de tentatives de manipulation dans des opérations électorales, selon David Martinon, ambassadeur pour la cyber diplomatie.
Quelles sont les mesures prises pour répondre aux attaques ?
Côté Républicains, la politique de sécurité informatique semble être prise très au sérieux. Les Républicains ont décidé de renforcer leur système de sécurité. Gérald Darmanin, ancien secrétaire général adjoint du parti indique qu’une politique de mots de passe forts a été mise en place, que les prestataires informatiques sont choisis selon de hauts critères de qualité, que les données ou les documents sensibles ne sont pas transmis par mail. Ces pratiques relativement simples permettent aujourd’hui de parer d’éventuelles attaques.
Si l’ANSSI est rattachée à Matignon et sert aujourd’hui les intérêts de l’Etat, elle recommande toutefois aux différents partis d’adopter de bonnes pratiques en leur transmettant son Guide de l’Hygiène Informatique. « Paru en janvier 2013 dans sa première version, le Guide édité par l’ANSSI s’adresse aux entités publiques ou privées dotées d’une direction des systèmes d’information (DSI) ou de professionnels dont la mission est de veiller à leur sécurité. Il est né du constat que si les mesures qui y sont édictées avaient été appliquées par les entités concernées, la majeure partie des attaques informatiques ayant requis une intervention de l’agence aurait pu être évitée » peut-on lire en introduction. 42 points d’attention y sont listés, dont :
La sensibilisation et la formation de ses équipes
La politique de mot de passe et de gestion sécurisée des utilisateurs
Le chiffrage des données sensibles transmises par Internet
L’utilisation des protocoles réseaux sécurisés tels que HTTPS
La protection de la messagerie (antivirus, chiffrement TLS, anti-spam, bonne configuration des records DNS publics liés à la messagerie etc.)
Les partis politiques ont donc du retard sur les questions de sécurité et doivent traiter le sujet comme des entreprises privées le feraient. Il n’y aucune raison qu’ils soient épargnés par les hackers, bien au contraire. Si le sujet commence doucement à être pris en compte, un certain manque de réactivité, d’information ou de structure peut être désastreux pour une campagne.
Pourtant, ces problèmes ne sont pas nouveaux, rappelons par exemple que le site de Nicolas Sarkozy avait déjà fait l’objet d’attaques en 2007.
Si les leçons n’ont pas correctement été tirées du passé, c’est aussi parce que les attaques ont depuis très largement augmenté, de plus de 56% entre 2015 et 2016 et ce chiffre ne risque pas de faiblir et la sophistication de ces dernières croit chaque jour un peu plus.
C’est donc également en raison de cette augmentation et de la visibilité des attaques relatives aux partis politiques en temps d’élection que les menaces doivent être prises très sérieusement et les moyens de protection appliqués sur l’ensemble de la chaine.
En décembre 2016, la plateforme Alibaba a été placée sur la liste noire américaine des contrefaçons. Les défenseurs de l’industrie américaine ont même qualifié le site de la société Taobao (la plus grosse plateforme e-commerce au monde) de place de marché « notoire » pour la contrefaçon et la piraterie.
Alibaba cherche depuis lors à combattre cette réputation. Aussi un programme appelé Opération Cloud Sword, usant de la technologie big data, telle que des algorythmes avancés, l’utilisation du Machine learning (apprentissage automatique), la reconnaissance optique de caractères (ROC), la technologie de cartographie, est utilisé pour fournir des indices permettant d’aider à l’identification et à la suppression des contrefaçons.
En janvier, Alibaba a poursuivi pour violation de contrat deux revendeurs de montres Swarovski contrefaites qui auraient relié des marchands désireux de falsifier leurs achats et écrit des commentaires positifs sur la plateforme e-commerce Taobao. La société a réclamé 1,4 millions de Yuan de dommages, soit environ 193 000 €. La police de Shenzhen a perquisitionné et saisi plus de 125 montres contrefaites à la suite de la plainte déposée par Alibaba. Le site avait alors utilisé des données recueillies et analysées pour identifier les marchands de montres Swarovski contrefaites, puis acheté une montre au vendeur dans le cadre d’un programme d’achat-test.
Zheng Junfang, l’un des dirigeants du groupe chinois Alibaba a déclaré : « Nous allons déployer tous les moyens légaux contre ces contrefacteurs afin de décourager tous ceux qui penseraient s’engager sur cette voie criminelle, et ce où qu’ils soient ».
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