17 novembre : lancement officiel du .VIN

vin2Les noms de domaine du Vin ont bel et bien été l’objet d’un dossier controversé. Pourtant, l’idée de créer des noms de domaine spécifiques à cette industrie – que dire – à cet “univers” nous est chère et n’est pas si récente. En effet, l’histoire des noms de domaine “.vin » commence en 2008.

Une bien longue histoire

A l’origine, il s’agit d’une idée qui émerge lorsque l’ICANN annonce qu’il va autoriser les entreprises à déposer des candidatures pour gérer des extensions Internet. Nous parlons de projets de Registres. Dès 2009, on commence à entendre parler d’un “projet dotVinum”, pour les Registres du Vin : une initiative française qui entend déposer 3 candidatures pour des extensions “.vin”, “.wine” et “.vino”. Le programme ICANN des nouvelles extensions prend alors du retard jusqu’à l’annonce publique des projets en 2012. Lors de la publication des projets, trois candidats se dévoilent : l’un à Gibraltar, avec son extension “.wine”, l’autre en Irlande, avec une candidature au “.wine”, et un Américain qui présente deux candidatures. La première au “.wine”, la seconde…au “.vin”. Pas de candidature française à l’horizon.

Quoi de neuf depuis 2012?

Les dossiers “.wine” et “.vin” auront été des plus polémiques. Très politisés, ils deviennent rapidement un sujet d’échanges violents entre différentes instances gouvernementales et vinicoles, car les acteurs du secteur du vin le savent bien : il y a de nombreuses discordances sur le sujet entre l’Europe et les Etats-Unis. Des discordances avec l’ICANN aussi : l’organisme de gouvernance Internationale des noms de domaine qui valide les nouvelles extensions Internet. La France, par le biais de ses porte-drapeaux, dont Axelle Lemaire – Secrétaire d’Etat au Numérique – et la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d’Origine Contrôlées (CNAOC), monte très tôt au front et pointe du doigt le manque de protection des indications géographiques. En 2015, un accord secret est signé entre les parties intéressées: le géant américain Donuts, exploitant des deux extensions “.vin” et “.wine” dont cette dernière est remportée lors d’une enchère et la Commission Européenne.

A quoi devons-nous nous attendre?

15685676486_49c16b65f9_nDes noms de domaine qui se terminent en “.vin”, au lieu de “.com”, cela signifie que l’identité du vin sur le web doit s’attendre à un véritable tournant. Tout comme l’on a inventé un jour les marques commerciales afin de désigner des services ou des produits, on a inventé les noms de domaine pour les désigner sur Internet : les nouvelles extensions Internet ont pour vocation d’apporter une précision supplémentaire aux noms de domaine : une identité, symbole d’authenticité. Et pour le Vin, quoi de mieux…que des noms de domaine qui se terminent…en “.vin” ?

S’il est probable que marques et marchands de vins sur Internet ne passent pas au “.vin” tout de suite, les éléments ci-dessous sont à garder en mémoire :

  1. Les noms de domaine “.com” ne voudront, à l’avenir, plus rien dire;
  2. Les nouvelles générations grandiront avec les noms de domaine “.vin”;
  3. Négliger d’enregistrer son “.vin” (et pourquoi pas son “.wine”), c’est un peu comme aller à la boulangerie sans acheter de pain. Ce n’est qu’à table que l’on se rend compte qu’il manque quelque chose. Malheureusement, s’il est de toute façon trop tard pour y retourner, il est également fort probable qu’il n’y en ait plus.
  4. La bouteille en verre fut inventée longtemps après la plus hygiénique des boissons, pourtant on l’utilise encore aujourd’hui et ce n’est pas près de s’arrêter;
  5. Sur un passeport français, il y a écrit “République française”. L’extension Internet désigne la même chose: votre groupe d’appartenance, votre communauté;
  6. Pour les marques : la “Trademark Clearinghouse” est le seul mécanisme juridique qui vous permet d’enregistrer votre nom de domaine en amont. C’est la première étape d’enregistrement privilégiée créée à l’attention des marques.

4764540278_7e92c14aec_bLe Groupe Nameshield est heureux de vous annoncer les dates de lancement des noms de domaine “.vin” et “.wine” : celles-ci commenceront le 17 Novembre 2015. Et si vous êtes une marque, nous vous invitons à prendre contact très rapidement avec nos services pour vous préparer à enregistrer votre nom de domaine en période de Sunrise. Les Indications Géographiques vont bénéficier d’un mécanisme de protection supplémentaire qui sera aussi annoncé.

Marques et noms de domaine, le duo gagnant

Les marques existaient avant les noms de domaine, c’est un fait indéniable. Ainsi, au fur et à mesure des années, on a appris à gérer le droit des marques, à les recenser, et à les valoriser. C’est ainsi que plusieurs études annoncent aujourd’hui des valorisations de marques dépassant les 10 milliards d’euros, comme la marque AIRBUS. Et « airbus.com », quelle est sa valeur ? Ce nom de domaine est-il intimement lié à la marque AIRBUS ?

Une marque sans noms de domaine associés est une marque affaiblie

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Reprenons le cas de la société AIRBUS. Imaginons un instant que cette entreprise n’ait jamais réservé de noms de domaine, et que par conséquent « airbus.com », « airbus.fr » et « airbus.de » aient été enregistrés par des tiers plus ou moins bien intentionnés : certains redirigent vers le site de BOEING, d’autres sont des pages parking diffusant de la publicité, d’autres encore sont associés à des contenus diffamant la marque. Que vaut la marque AIRBUS dans le monde digital dans ces conditions ? Que va penser un investisseur ou un acquéreur potentiel de l’entreprise de ce chaos en ligne ?

Bien évidemment, un certain nombre de procédures pourront être mises en place pour récupérer ces noms de domaine et rétablir l’image de la marque. Mais à quel prix ? Combien de ressources va-t-il falloir mobiliser, en interne et en externe, pour reconstruire de manière cohérente la réputation de la marque sur Internet? Quel va-t-être le coût de ces opérations ? Comment va-t-il falloir gérer la récupération des sites Internet enregistrés en Corée du Sud, hébergés en Russie et aux mains de réseaux criminels sud-américains ?

A différentes échelles, ce type de scénario catastrophe se produit tous les jours dans le secteur de l’Internet, alors qu’ils pourraient être évités en ayant le plus tôt possible les bons réflexes pour protéger sa marque en ligne. Et il est désormais prouvé qu’une marque bien protégée est un élément de valorisation pour l’entreprise qui la détient.

Un nom de domaine sans marque associée est un risque majeur

Quand une société lance un nouveau produit, le chef de produit pense souvent à enregistrer un nom de domaine, afin de créer un site dédié, ou tout simplement rediriger le trafic vers une page spécifique du site Internet de l’entreprise. Et c’est un bon réflexe. Mais qui pense à enregistrer systématiquement la marque associée ?

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Revenons dans une entreprise classique, qui lance un produit qu’elle choisit d’appeler BORUDALIS. A l’instant où elle enregistre le domaine « borudalis.com », des tiers mal intentionnés à différents endroits du monde enregistrent à leur tour « borudalis.fr », « borudalis.de », « borudalis.sucks », « borudalis.at », « borudalis-discount.cheap », etc. Certains d’entre eux porteront atteinte dans les jours suivants au produit BORUDALIS, pourtant en plein lancement. Que faire ?

Le premier réflexe de cette société est d’engager des procédures extra-judiciaires ou judiciaires afin de récupérer les noms de domaine usurpant un produit qui lui appartient. Malheureusement, en l’absence de marque déposée, il va être difficile d’expliquer la légitimité de l’entreprise sur ce terrain. Et qui dit que les personnes ayant déposé les noms de domaine n’ont pas également déposé la marque ? Le terrain est dangereux.

Marques et noms de domaine, deux mondes qui se rapprochent

Au fur et à mesure de l’évolution d’Internet, les noms de domaine sont de plus en plus liés aux marques. La dernière initiative de l’ICANN, le gendarme de l’Internet, va d’ailleurs dans ce sens : pour aider les entreprises à éviter les abus sur les quelques 1400 nouvelles extensions disponibles (les fameux .bio, .pizza, .paris, .sucks, .xyz, etc.), l’instance régulatrice a mis en place un système donnant aux titulaires d’une marque déposée des droits privilégiés sur les noms de domaine liés à cette marque, à partir du moment où il en fait la démarche. C’est le principe de la TMCH (Trademark Clearing House), qui moyennant une inscription de la part du titulaire, permet à la fois d’être prioritaire sur l’enregistrement, d’être averti en cas de dépôt de la part d’un tiers, et d’avoir accès à une procédure accélérée de résolution de litiges en cas d’usurpation de noms de domaine (procédure Uniform Rapid Suspension ou URS).

Le principe même de la TMCH confirme les évolutions du droit des noms de domaine, qui tendent à rapprocher de plus en plus le monde des marques et celui des noms de domaine. L’un ne va pas sans l’autre et vice versa.