Les chantiers de l’après ICANN64

Il y a un mois se tenait à Kobe au Japon le premier rendez-vous annuel de l’ICANN avec la communauté internet. A l’occasion de ce sommet, ICANN a présenté les grands chantiers de l’année et ceux des années à venir. Retour sur les grands sujets.

La contrainte du RGPD toujours en filigrane

Alors qu’en mai 2018, l’Europe se dotait d’une législation ambitieuse pour protéger les données personnelles des utilisateurs, ICANN de son côté imposait un cadre règlementaire aux acteurs des noms de domaine pour conformer cette industrie aux contraintes du RGPD.

Faute de consensus, ce cadre a été imposé à l’arrachée au moment de l’entrée en vigueur du RGPD, le 25 mai 2018. Il prévoit des dispositions non consensuelles comme le fait de ne plus publier dans le service d’annuaire d’enregistrement du registre qui fonctionne actuellement via le protocole Whois, les données assimilables à des données personnelles pour les contacts associés aux noms de domaine : contacts propriétaires, contacts administratifs, contacts techniques. Exit donc les noms, prénoms, adresses postales, numéros de téléphone et anonymisation des adresses emails ou masquage via un formulaire de contact.

Cependant comme le prévoient les Bylaws, règles qui régentent le rôle et le fonctionnement de l’ICANN, les règles non consensuelles ne peuvent être imposées au-delà d’une année. ICANN avait donc l’échéance de mai 2019 en tête tout au long du meeting de Kobe.

Pour construire la suite, ICANN avait engagé l’année passée un processus accéléré de développement de nouvelles règles (ePDP), dont la délicate mission était d’élaborer des règles consensuelles pour remplacer les dispositions temporaires actuellement en place.

Peu avant l’ICANN64, ce groupe de travail auquel participe Nameshield avait remis ses propositions au GNSO, l’instance ICANN qui gère l’élaboration des politiques applicables aux noms de domaine génériques. Ce rapport actuellement ouvert à commentaires doit aboutir à un cadre final qui va être soumis au Board ICANN début mai pour vote et promulgation dans la foulée.

Les propositions esquissent une date butoir de mise en œuvre d’ici au 29 février 2020. ICANN a donc concentré ses efforts sur la gestion de la période transitoire entre mai 2019 et cette échéance encore lointaine de février 2020. L’approche qui prévaut est plutôt pragmatique, car elle consiste à conserver les dispositions en place actuellement comme le masquage des données personnelles dans le Whois jusqu’à ce que l’ensemble des nouvelles dispositions puissent être mises en œuvre par les acteurs tels que les bureaux d’enregistrement et les registres d’ici à la date butoir précitée.

L’accès aux données masquées sujet de crispations

Lancé en 2012 lors du dernier round d’ouvertures de nouvelles extensions, mais rapidement relégué dans les cartons, le protocole RDAP (Registration Data Access Protocol), alternative au protocole vieillissant du Whois, a refait surface avec le RGPD en raison de sa modularité qui permet, contrairement au Whois, de filtrer l’accès à certaines données selon le profil de l’utilisateur.

ICANN a confirmé à Kobe que ce protocole allait être largement déployé d’ici à cet été. Dans un premier temps ce protocole doit cohabiter au côté du protocole Whois. Les bureaux d’enregistrement offriront donc un accès aux données des noms de domaine au travers des deux protocoles.

Les acteurs présents à l’ICANN64 ont également pu prendre connaissance du projet soumis par un groupe d’études techniques mandaté par ICANN sur le fonctionnement envisagé au travers du protocole RDAP de l’accès aux données masquées des noms de domaine. Ce sujet a été l’objet de crispations car il n’est pas issu d’un processus consensuel, et ICANN pourrait y jouer un rôle central en recueillant l’ensemble des demandes pour valider leur autorisation, l’authentification des demandes étant procédée en amont par des agents accrédités par les autorités de protection des données. Ce sujet fait également partie de la nouvelle mission du groupe travaillant sur le développement des politiques (ePDP) dans les mois à venir. Les choses peuvent donc évoluer sur ce sujet dans le futur.

Les chantiers de l’après ICANN64
Goran Marby, le Président de l’ICANN s’exprimant sur le fonctionnement envisagé de l’accès aux données masquées du futur RDAP des noms de domaine

Un plan stratégique pluriannuel

A l’occasion de l’ICANN64, ICANN a également présenté l’avancement de la mise en place d’un plan stratégique de fonctionnement de l’organisation pour la période 2021-2025.

L’adoption d’un plan quinquennal est une première pour cette organisation qui a toujours fonctionné sur une base annuelle. Ce plan doit déterminer les priorités des années à venir ce qui est également une nouveauté dans un contexte où de multiples chantiers ont toujours été menés de front sans réelles priorisations.

On sait déjà que la sécurité du DNS est l’un des enjeux majeurs de la période à venir. Parmi les priorités égrenées on dénote en effet la lutte renforcée contre les malwares et la sécurisation accrue du DNS via notamment le déploiement plus rapide du DNSSEC.

Pour le prochain round d’ouvertures de nouvelles extensions également cité, ICANN a également indiqué tenir compte des enseignements du précédent round. Parmi eux, les nouvelles extensions sont dix fois plus visées que ne le sont les extensions génériques historiques (.COM, .NET, .ORG, .BIZ, .INFO notamment) par des pratiques malveillantes telles que le typosquatting et le dotsquatting sur lesquels prolifèrent les pratiques de type phishing et pharming.

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre consultant Nameshield très en pointe sur l’ensemble de ces sujets.

REPLAY WEBINAR CYBERSÉCURITÉ – DDoS et attaques ciblant le DNS et les noms de domaine : comment s’en protéger ?

REPLAY WEBINAR CYBERSECURITE - DDoS et attaques ciblant le DNS et les noms de domaine : comment s'en protéger ?

Le 24 février dernier le monde a pris conscience, à la suite d’un communiqué de l’ICANN, que l’Internet pouvait s’arrêter à tout moment ! En cause, la protection des noms de domaine et du DNS, pierre angulaire de l’accès aux sites web.

Saviez-vous que la disponibilité de vos mails, sites et services Internet dépend du Nom de Domaine?

Au programme de ce webinar à destination des Grands Comptes, Entreprises publiques et privées, Online Players et plus généralement des entreprises utilisant Internet comme canal de communication et de diffusion :

  • Actualités en cybersécurité
  • Comprendre l’importance du DNS
  • Identifier les attaques visant le DNS et les noms de domaine
  • Les bonnes pratiques pour se protéger

Retrouvez ce webinar animé par Christophe GERARD, Security Product Manager et Lucie LOOS, Directrice Marketing Experte cybersécurité de Nameshield group, en replay sur la plateforme Webikeo :

Cybersquatting : Hausse des plaintes UDRP déposées auprès de l’OMPI en 2018

Cybersquatting : Hausse des plaintes UDRP déposées auprès de l’OMPI en 2018
Source de l’image : janjf93 via Pixabay

Dans le monde des noms de domaine, la règle appliquée par plusieurs registres du « premier arrivé, premier servi » entraîne régulièrement de nombreux cas d’enregistrements abusifs de noms de domaine, et tout particulièrement de cybersquatting. Cette pratique consiste à s’accaparer, en le déposant, un nom de domaine, reprenant ou évoquant une marque, un nom commercial, un patronyme ou toute autre dénomination afin de tirer un profit matériel ou moral de sa notoriété présente ou à venir.

Afin de lutter contre ces actions frauduleuses et faire valoir ses droits, les titulaires de marque peuvent mener une action de lutte visant à récupérer ou supprimer le nom de domaine cybersquatté, appelée procédure UDRP (Uniform Domain Name Dispute Resolution Policy). Cette procédure est administrée par un centre d’arbitrage tel que celui de l’OMPI, l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (ou WIPO en anglais – World Intellectual Property Organization).

Selon le Directeur général de l’OMPI, M. Francis Gurry : “Les noms de domaine liés à des activités de fraude, d’hameçonnage ou de vente de contrefaçons représentent la menace la plus évidente, mais toutes les formes de cybersquattage sont préjudiciables aux consommateurs. Les litiges administrés par l’OMPI en vertu des principes UDRP soulignent combien les propriétaires de marques du monde entier doivent rester vigilants.

Plaintes UDRP déposées auprès de l’OMPI en 2018*

L’OMPI a publié le 15 mars dernier, son rapport annuel sur les litiges relatifs à des noms de domaine.

En 2018, le Centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI a reçu un nombre record de 3 447 plaintes UDRP déposées par des propriétaires de marques, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente.

Plaintes UDRP déposées auprès de l’OMPI en 2018
Source : Base de données statistiques de l’OMPI, Mars 2019

Cependant ces litiges ont porté sur 5 655 noms de domaine, une baisse par rapport à 2017 qui comptabilisait 6 371 noms.

Les principaux gTLDs dans les plaintes déposées auprès de l’OMPI sont sans surprise le .COM (largement en tête avec 72.88%), le .NET (4.62%), le .ORG (3.50%) et le .INFO (2.23%).

Quant aux litiges portant sur des noms de domaine enregistrés dans les nouvelles extensions, ils représentent environ 13% des litiges, principalement dans les domaines .ONLINE, .LIFE et .APP.

Et enfin, près de 500 plaintes portant sur des noms enregistrés dans des ccTLDs ont été déposées, soit près de 15% de l’ensemble des litiges administrés par l’OMPI en 2018.

Les 3 principaux secteurs d’activité des requérants dans les procédures UDRP sont les secteurs de la banque et finance, biotechnologie et produits pharmaceutiques et le secteur Internet et technologies de l’information.

Au niveau de la répartition géographique, la France se place en 2nde position avec 553 dépôts auprès de l’OMPI, juste derrière les États-Unis (976 plaintes), et fait ainsi partie des pays les plus réactifs sur ce sujet.

A noter que sur l’ensemble des plaintes UDRP déposées en 2018, Nameshield est le 2ème déposant mondial avec 343 plaintes déposées et 66 clients représentés**.

Nos équipes se tiennent bien sûr à votre disposition pour vous renseigner quant aux possibilités d’actions de récupération de noms de domaine litigieux.


* Source : Base de données statistiques de l’OMPI, Mars 2019

**Source : Rapport sur les procédures UDRP de Nameshield group, 2018

Brexit et noms de domaine en .EU : Le plan d’actions de l’EURid reporté

Brexit et noms de domaine en .EU : Le plan d’actions de l’EURid reporté
Source de l’image : Tumisu via Pixabay

Dans l’article du 18 février dernier, nous avions abordé les conséquences du Brexit sur les noms de domaine en .EU et la publication du plan d’actions de l’EURid, le registre des .EU, suivant deux scénarios envisagés, en l’absence d’accord ou en cas d’accord de transition entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.

En résumé, à la suite du Brexit, les entreprises et les particuliers détenteurs d’un .EU ne pourront plus renouveler ou enregistrer de noms en .EU s’ils ne sont pas établis dans l’Union Européenne.

En l’absence d’accord, les titulaires des noms en .EU, auront 2 mois à compter du 30 mars 2019, pour démontrer leur éligibilité ou transférer leur nom à un titulaire éligible (dont l’adresse n’est pas en Grande-Bretagne ou à Gibraltar). Les titulaires qui n’auront pas démontré leur éligibilité seront considérés comme non éligibles et leurs noms de domaine seront alors supprimés.

En cas d’accord de transition, ce plan d’actions sera appliqué à partir du 1er janvier 2021.

Avec l’issue incertaine du Brexit, le 22 mars dernier, l’EURid a annoncé que ce plan d’actions serait mis en suspens dans l’attente d’une communication officielle de la Commission Européenne.

Affaire à suivre.

Le .UK bientôt ouvert à tous : titulaires de .CO.UK, ne loupez pas la fin de la période de priorité !

Le .UK bientôt ouverts à tous
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Souvenez-vous, en juin 2014, le registre du .CO.UK, Nominet, avait lancé l’ouverture des enregistrements en .UK. Lors de la sortie de l’extension, le registre avait appliqué une restriction de 5 années durant lesquelles les droits de dépôts d’un .UK étaient réservés aux titulaires des noms correspondants en .co.uk, .org.uk, .me.uk, .net.uk, .ltd.uk ou .plc.uk.

Le 1er Juillet 2019 marquera donc la fin de la période où les .UK étaient bloqués à l’enregistrement, si le .co.uk n’était pas déjà enregistré. Les noms seront donc ouverts à tous !

Si vous êtes d’ores et déjà titulaires d’un nom de domaine en .CO.UK, n’hésitez pas à contacter votre consultant Nameshield pour réserver, avant la fin de la période de priorité, votre équivalent en .UK et éviter ainsi que des tiers ne puissent le faire à l’ouverture générale.

Le .DEV ouvert à tous

Le .DEV ouvert à tous
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Après les lancements du .APP et du .PAGE, Google a lancé sa nouvelle extension .DEV, dédiée aux développeurs et à la technologie, le 16 janvier dernier suivant le calendrier ci-dessous :

  • Phase Sunrise : du 16/01/2019 au 19/02/2019
  • EAP (Early Access Program) : du 19/02/2019 au 28/02/2019
  • Ouverture totale : à partir du 28/02/2019

Depuis le 28 février 2019, le .DEV est en ouverture totale et compte déjà plus de 64 000 enregistrements de noms de domaine, selon Domain Name Wire.

Pour promouvoir cette nouvelle extension et à l’occasion du Google I/O 2019, son événement annuel à destination des développeurs (qui se tiendra du 7 au 9 mai 2019 au Shoreline Amphitheatre, à Mountain View), Google propose l’enregistrement gratuit d’un nom de domaine en .DEV pour une durée d’1 an pour tout billet réservé. Mais les enregistrements résultant de cette campagne promotionnelle ne représentent qu’une petite part des 64 000 noms de domaine en .DEV enregistrés.

Au cours des derniers mois, Google a lui-même lancé ou relancé plusieurs de ses propres sites en .DEV : web.dev, opensource.dev, flutter.dev…

D’autres entreprises ont également opté pour l’enregistrement de leurs noms de domaine en .DEV telles que Mozilla avec mdn.dev, Salesforce avec crm.dev ou encore Level Access avec accessibility.dev.

Le HTTPS obligatoire pour tous les noms de domaine en .DEV

Comme évoqué dans un précédent article par Christophe GERARD, Security Product Manager de Nameshield group, pour rappel, Google, dans sa volonté d’un Internet toujours plus sécurisé, rend le chiffrage HTTPS obligatoire pour tous ses nouveaux TLDs : .APP, .PAGE, .HOW, .DEV … (Retrouvez les détails dans cet article).

Ainsi l’extension .DEV est donc incluse dans la liste de pré-chargement HSTS, imposant le protocole HTTPS pour tous les noms de domaine en .DEV.

Par conséquent, pour pouvoir utiliser un nom de domaine en .DEV, il vous faudra acquérir un certificat SSL et déployer HTTPS.

Des outils aux plateformes, des langages de programmation aux blogs,  cette extension vous permettra de mettre en avant vos projets. N’hésitez pas à contacter un consultant Nameshield pour toutes questions concernant les conditions d’enregistrement de votre .DEV.

Une attaque visant le système des noms de domaine : la priorité, protéger ses accès

Cyberattaque mondiale - DNS Hijacking - cyberespionnage
Source de l’image : Geralt via Pixabay

Les médias ont très largement relayé le weekend dernier les méfaits d’une attaque à priori sans précédent et visant les noms de domaine.

C’est en effet dans la nuit du 22 au 23 février que, l’ICANN a déclaré des attaques d’une grande envergure visant les noms de domaine : il s’agit de DNS hijacking. Ces attaques consistent « à remplacer les adresses des serveurs » autorisés « par des adresses de machines contrôlées par les attaquants », a expliqué l’organisme, permettant aux pirates d’interroger les données pour découvrir mots de passe, adresses mail etc., voire de capter complètement le trafic vers leurs serveurs.

Une vague d’attaques qui a débuté en novembre 2018

En réalité, il ne s’agit pas d’une attaque, mais d’une vague d’attaques que le système des noms de domaine subit depuis maintenant plusieurs semaines.

Dès la fin du mois de novembre 2018, une attaque visait le Liban et les Émirats Arabes Unis et avait affecté les noms de domaine en .GOV. Dans cette première attaque, les cybercriminels avaient procédé à du DNS hijacking.

Début janvier 2019, la société FireEye faisait état dans un article d’une vague de DNS hijacking affectant les noms de domaine appartenant au gouvernement et aux secteurs des télécommunications et d’Internet au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, Europe et Amérique du Nord.

Si les pirates n’avaient pas été alors identifiés, les premières recherches laissaient à penser que ces derniers pourraient opérer depuis l’Iran.

Fait important quant à l’attaque du 22 février : elle frappait cette fois-ci, parfois avec succès, des acteurs importants de l’Internet.

En quoi ces attaques consistent-elles ?

La méthode employée est celle du DNS hijacking, déployé à grande échelle. Il s’agit d’une attaque malicieuse, également appelée redirection DNS. Son but : écraser les paramètres TCP/IP d’un ordinateur afin de le diriger vers un serveur DNS pirate en lieu et place du serveur DNS officiel paramétré. Pour ce faire, le pirate prend le contrôle via différentes techniques de la machine cible pour altérer les configurations DNS.

Le gouvernement américain, entre autres, a récemment tiré la sonnette d’alarme face à ces séries d’attaques très sophistiquées dont le but serait de siphonner un important volume de mots de passe. Ces attaques cibleraient plus spécifiquement les gouvernements et les sociétés privées.

Entre DNS hijacking et cyberespionnage

Selon l’article de Talos de novembre 2018, les pirates derrière ces attaques auraient ainsi récupéré des emails et des informations de connexions (identifiants – mots de passe) en hijackant le DNS, faisant en sorte que le trafic des emails des institutions ciblées et le VPN (Virtual Private Networking) soient redirigés vers un serveur contrôlé par les cybercriminels.

Une fois les connecteurs récupérés, d’autres attaques peuvent être lancées, telles que le Man-In-The-Middle, à des fins d’espionnage.

Alors comment se protéger efficacement ?

Il faut être conscient que si ces attaques visent prioritairement le système d’avitaillement des noms de domaine, nous ne le dirons jamais assez, la première porte d’entrée d’un pirate à votre portefeuille de noms de domaine est vos accès plateforme de gestion.

La première et absolue recommandation est de protéger ses accès

Nameshield a mis en place, depuis de nombreuses années, des dispositifs de sécurisation de l’accès au portail de gestion des noms de domaine (filtrage IP, ACL, HTTPS) et propose en sus l’authentification 2 facteurs et le SSO.

Si ces solutions complémentaires ne sont pas encore en place, Nameshield recommande vivement de mettre en place ces solutions, tout particulièrement la double factor authentification, pour lutter contre les vols de mots de passe.

Mettre en place le protocole DNSSEC

La mise en place du protocole DNSSEC, s’il était bien plus largement déployé, aurait pu empêcher ou à tout le moins amoindrir l’impact de ces attaques, en limitant leurs conséquences.

Il devient plus qu’urgent que DNSSEC soit désormais massivement adopté, tant au niveau des résolveurs que des serveurs faisant autorité.

Protéger ses noms de domaine stratégiques

La mise en place d’un registry lock sur vos noms stratégiques empêchera les modifications frauduleuses de ces derniers.

Si aucune solution parfaite n’existe aujourd’hui pour protéger à 100% les infrastructures des cyberattaques, c’est l’application de plusieurs mesures préventives combinées qui permettra de diminuer les vulnérabilités exploitées (si) facilement par les pirates.

Conséquences du Brexit sur les noms de domaine en .EU : Plan d’actions de l’EURid

Conséquences du Brexit sur les noms de domaine en .EU
Source de l’image : Tumisu via Pixabay

Dans un précédent article, nous avions évoqué les conséquences du Brexit sur les noms de domaine en .EU, la Commission Européenne ayant annoncé le 28 mars 2018 que les entreprises et les particuliers détenteurs d’un .EU ne pourront plus renouveler ou enregistrer de noms en .EU s’ils ne sont pas établis dans l’Union Européenne.

La date du Brexit approchant, l’EURid, le registre du .eu, a publié récemment son plan d’actions suivant deux scénarios envisagés, en l’absence d’accord ou en cas d’accord de transition entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. A noter, dans le deuxième cas, il s’agira des mêmes actions mais celles-ci seront appliquées à des dates différentes (à partir de décembre 2020).

Scénario 1 : Le Royaume-Uni sort de l’Union Européenne sans accord le 30 mars 2019

Nouveaux enregistrements 

  • A partir du 30/03/2019 : L’EURid n’acceptera aucun enregistrement d’un nouveau nom de domaine en .EU d’un déposant ayant déclaré une adresse en Grande-Bretagne (code pays GB) ou à Gibraltar (code pays GI).

Les noms de domaine en .EU dont le titulaire a un code pays GB ou GI dans le whois, au moment de la sortie du Royaume-Uni

  • Le 23/03/2019 : Envoi d’un e-mail de l’EURid aux titulaires ayant déclaré une adresse en Grande-Bretagne ou à Gibraltar ainsi qu’à leur registrar pour les informer de la non-conformité des données associées à leur nom de domaine dans le cadre de la règlementation des .EU.
  • Le 30/03/2019 : Envoi d’un second e-mail aux titulaires et à leur registrar pour les notifier de la non-conformité des données associées à leur nom de domaine.
  • Avant le 30/05/2019 : Les titulaires auront alors la possibilité de mettre à jour leurs données de contact pour démontrer qu’ils sont bien en conformité avec les exigences d’éligibilité définies par le règlement de l’U.E. relatif au nom de domaine en .EU.

Au cours de cette période de 2 mois, les noms de domaine en question resteront actifs et les actions suivantes seront possibles :

– Modifications des données de contact, y compris les mises à jour des détails de contact existant concernant le numéro de téléphone, l’adresse e-mail, l’adresse postale et le code pays ;

– Modifications du serveur de nom et DNSSEC ;

– Mettre à jour un contact ou lier un nouveau contact ;

– Transfert du nom de domaine vers un titulaire éligible (non GB/GI).

Cependant pendant cette période, il ne sera plus possible de :

– Transférer les noms de domaine à des entreprises ou des particuliers établis en Grande-Bretagne ou à Gibraltar ;

– Prolonger la durée du contrat, à moins qu’il soit accompagné d’une demande de transfert à une personne éligible ;

– Renouveler automatiquement les noms de domaine expirant entre le 30/03/2019 et le 30/05/2019.

  • A partir du 30/05/2019 : Tous les titulaires qui n’auront pas démontré leur éligibilité seront considérés comme non éligibles et leurs noms de domaine seront supprimés.
  • Le 30/03/2020, soit douze mois après la date officielle du Brexit : Tous les noms de domaine concernés deviendront disponibles à l’enregistrement.
  • Pour les noms de domaine en .EU qui ont le statut « ON HOLD » au moment de la sortie du Royaume-Uni : Ils resteront enregistrés jusqu’à l’issue de la procédure judiciaire mais seront suspendus et cesseront de fonctionner à compter du 30/05/2019.

– Si une décision de justice ordonne un transfert vers une partie éligible : la décision sera exécutée de la manière habituelle.

– Si le nom de domaine reste chez le titulaire résidant en Grande-Bretagne ou à Gibraltar, le nom de domaine sera supprimé.

  • Les noms de domaine en .EU qui ont le statut « SUSPENDED » au moment de la sortie du Royaume-Uni : Evaluation au cas par cas par le registre entraînant éventuellement la suppression du nom.
  • Les noms de domaine en .EU qui ont le statut « QUARANTINE » au moment de la sortie du Royaume-Uni :

– Aucun transfert possible vers un titulaire dont le code pays est GB ou GI durant cette période de 2 mois.

– Transfert possible vers un titulaire dont le code pays n’est pas GB ou GI.

SCENARIO 2 : Le Royaume-Uni sort de l’Union Européenne avec une période transitoire prévue jusqu’au 31 décembre 2020

Il s’agira des mêmes actions mais elles seront appliquées à des dates différentes.

Nouveaux enregistrements :

  • A partir du 01/01/2021 : L’EURid n’acceptera aucun enregistrement d’un nouveau nom de domaine en .EU d’un déposant dont le code pays est soit GB ou GI.

Les noms de domaine en .EU dont le titulaire a un code pays GB ou GI dans le whois, au moment de la sortie du Royaume-Uni

  • 23/12/2020 : Envoi d’un premier e-mail informant de la non-conformité des données associées au nom de domaine.
  • 01/01/2021 : Envoi d’un second e-mail informant de la non-conformité.
  • Avant le 02/03/2021 : Possibilité pour les titulaires de mettre à jour leurs données de contact pour démontrer qu’ils sont éligibles.
  • A partir du 02/03/2021 : Tous les titulaires qui n’auront pas démontré leur éligibilité seront considérés comme non éligibles et leurs noms de domaine seront supprimés.
  • Le 01/01/2022 : Tous les noms de domaine concernés deviendront disponibles à l’enregistrement.

Les actions prévues dans le premier scénario pour les différents statuts « ON HOLD », « SUSPENDED » et « QUARANTINE » s’appliqueront également dans le deuxième scénario.

Les conséquences du Brexit obligent ainsi les britanniques à repenser leur stratégie de noms de domaine. En effet, la perte de leurs noms de domaine en .EU serait une opportunité pour les cybersquatteurs résidant dans un pays de l’U.E. qui, remplissant les critères d’éligibilité, auraient le droit d’enregistrer ces noms en .EU.

L’équipe Nameshield se tient à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et vous proposer les meilleures recommandations concernant la gestion de votre portefeuille de noms de domaine.

RGPD et conséquences : DomainTools fait appel dans l’affaire des whois des .NZ

RGPD
Source de l’image : mohamed_hassan via Pixabay

DomainTools poursuivi par le DNCL

En juin 2018, le registre du .NZ DNCL (Domain Name Commission Limited) avait attaqué la société américaine spécialisée dans les outils de surveillance et d’investigation, arguant que celle-ci violait les conditions générales d’utilisation du registre.

Le DNCL avait obtenu gain de cause et le tribunal fédéral de Washington avait accordé une injonction préliminaire interdisant à DomainTools de récupérer les données whois du .NZ et ordonnant la suppression des données utilisées dans des publications existantes, et ce pendant toute la durée du procès.

Depuis juin 2016, le registre du .NZ indiquait en effet dans ses conditions générales qu’il était désormais interdit de copier les données titulaires des noms de domaine.

DomainTools fait appel de l’injonction

Sans surprise, DomainTools, qui dans un premier temps avait indiqué que l’emploi de ces données était également d’intérêt général, ces dernières étant utilisées par ses clients dans le cadre de la lutte pour la cybersécurité, a fait appel de l’injonction provisoire.

Bien sûr, ce procès reflète les termes du débat qu’il avait eu lieu à l’ICANN quant au Règlement général sur la protection des données (RGPD).

DomainTools est d’ailleurs cité dans le brouillon d’un projet de loi américain révélé par l’Internet Governance Project, qui indique à ce titre que cette tentative serait menée par différents lobbys. Le Transparent, Open and Secure Internet Act of 2018, daté du 16 août 2018, mentionne deux possibilités d’évolutions :

  • La première, dite « large », propose le maintien d’un whois avec un spectre assez large d’informations (peu ou prou la même chose que nos whois ancienne mode)
  • la seconde, plus limitée, maintiendrait cette obligation de publication des données aux résidents américains ou aux acteurs visant une activité commerciale sur le marché américain.

Un débat vif autour du RGPD

Ce procès nous rappelle à quel point les débats relatifs à la mise en application du RGPD sont vifs au sein de l’ICANN, opposant les acteurs utilisant les données devenues si précieuses et les défenseurs de la vie privée, soutenus par le G29 (groupe des CNIL européennes) qui citent notamment les sanctions encourues.

Rappelons enfin que le GAC tente de minimiser les conséquences du règlement européen. Après avoir été débouté par la justice allemande de leur attaque de mai 2018 visant un registrar ayant cessé de délivrer les données clients au titre du RGPD, le GAC vise à obtenir de la Cour de justice de l’UE un avis favorable en la matière.

Les débats autour du procès DomainTools mériteront d’être suivis de près !

Communication, gouvernance et ouverture : ce que l’on peut souhaiter pour 2019

Communication, gouvernance et ouverture : ce que l’on peut souhaiter pour 2019

Alors que l’année 2019 s’ouvre, nous faisons trois vœux correspondant à une année riche en évènements.

1.Une meilleure sensibilisation à la gouvernance de l’Internet. Projet phare à l’heure des relations internationales, des fake news et des coupures volontaires à Internet : la gouvernance du numérique doit être à la table des diplomates, des décideurs politiques et des décideurs stratégiques. Il convient pour se faire que la France qui rayonne dans le monde des Ambassades puisse être partie prenante des décisions du numérique. La nomination d’Henri Verdier au poste d’Ambassadeur du Numérique est une bonne chose, en espérant que sa connaissance du secteur privé saura être une indéniable force dans la réalisation de ses projets pour la France. Il convient que la France s’intéresse au fonctionnement de l’ICANN, cette autorité de régulation mondiale des adresses IP et des noms de domaine. L’ICANN fait récemment l’objet de vives critiques concernant de potentiels délits d’initiés. La volonté étasunienne de privatiser entièrement l’ICANN en supprimant ses liens avec la NTIA nécessite l’attention de tous.

2. L’ICANN l’a décidé : une nouvelle ouverture de la racine se fera prochainement. Quelle temporalité ? Mystère. En attendant, et ce afin d’éviter que la liste des extensions abandonnées ne cesse d’évoluer, il convient de trouver de nouveaux usages aux nouvelles extensions, qu’elles soient ouvertes (.PARIS, .FOOTBALL, .ICU, …) ou fermées (.MMA, .LECLERC, .BCG,…). La brand protection via la possession d’un TLD est un plus indéniable face à la multitude d’extensions ouvertes aujourd’hui (et demain !). La possession d’un TLD peut aussi permettre l’ouverture du champ des possibles, comme va l’annoncer le .BEST au Namescon en fin de mois (surprise !).

3.Troisième et dernier vœux, anticiper les nouveaux usages des noms de domaine. Alors que la courbe de progression du volume de noms de domaine croît moins que précédemment, il convient de s’attacher à la question de la communication sur Internet. Il apparait comme étant primordial de proposer l’enregistrement de tous les noms de domaine possibles et imaginables. C’est le consortium Unicode, entité étasunienne, qui décide quel caractère peut être intégré dans les standards informatiques. Suivons l’évolution de l’intégration des caractères intégrés dans Unicode pour déterminer les futures tendances des noms de domaine. Les noms de domaine internationalisés ont été une réelle évolution positive pour les internautes du monde entier, moi-même le premier concerné, ayant un prénom accentué.

Il y a ainsi fort à parier que les emojis et autres caractères spéciaux deviendront les stars des prochaines extensions. Bientôt le .♥ .

Ces trois vœux font partie intégrante de notre travail à l’heure actuelle.

Pour exemple, notre participation à l’actualisation de méthodes de valorisation financière et extra-financière des actifs immatériels du Thesaurus Capital Immatériel par l’Institut de Comptabilité de l’Immatériel a comme objectif de répondre au besoin de reconnaitre la valeur des noms de domaine par les responsables financiers.

Les noms de domaine sont les premiers actifs possédés par les internautes. Nous sommes pleinement conscients de la responsabilité associée à leur gestion et nos récents développements en matière d’excellence opérationnelle (ISO 27001) en sont les nouveaux garants.