Block.one (EOS), startup derrière la cryptomonnaie EOS, vient d’acquérir le nom de domaine voice.com pour la somme de 30 millions de dollars.
Voici comment la directrice marketing de MicroStrategy justifie cette acquisition au prix fort :
« Block.one a pris une décision stratégique éclairée en choisissant Voice.com comme nom de domaine Internet pour sa nouvelle plateforme de médias sociaux. Le mot « voix » est simple et universellement compris. Il est également omniprésent – en tant que terme de recherche […]. Un nom de domaine ultra-premium tel que Voice.com peut aider une entreprise à obtenir immédiatement la reconnaissance de sa marque, à lancer un projet, et à accélérer considérablement la création de valeur ».
Cela place cette vente dans le top 5 des plus grandes ventes de noms de domaine :
Lasvegas.com $90 millions en 2005.
CarInsurance.com $49.7 millions en 2010.
Insurance.com $35.6 millions en 2010.
PrivateJet.com $30.18 millions en 2012.
Voice.com $30 millions en 2019.
Après avoir récolté plus de 4 milliards de dollars via une levée de fonds retentissante en cryptomonnaies (ICO), la startup Block.one a l’intention d’utiliser le nom de domaine dans le but de concurrencer le réseau social Facebook.
Le réseau social « VOICE » est ouvert depuis le 1er juin 2019.
À l’occasion d’un Keynote, le CEO de EOS Brendan Blumer et Dan Larimer, CTO de Block.one, n’ont pas retenu leurs coups et présenté VOICE comme l’alternative absolue à tout ce que représente Facebook :
« Notre contenu. Nos datas. Notre attention. Ce sont toutes des choses incroyablement précieuses. Mais pour l’instant, c’est la plateforme, et non l’utilisateur, qui en récolte les fruits. De par leur conception, ils vendent nos informations aux annonceurs aux enchères, empochent les bénéfices et inondent nos flux conformément à des agendas cachés dictés par le plus offrant. VOICE change ça. »
Afin de se différencier de Facebook, VOICE fonctionnera sur les bases suivantes :
- VOICE s’exécutera sur la blockchain EOS qui, pour l’occasion proposera une version 2, présentée comme plus rapide ;
- Une politique anti-bot et autres trolls sera implémentée, sans que plus de détails n’aient encore été divulgués sur l’approche technologique sous-jacente ;
- La blockchain sera publique ;
- L’arbitre de ce qui doit être vu ou non, ne sera plus l’algorithme, mais le consensus ;
- S’agissant de la sécurité, un partenariat avec Yubico, le fabricant de YubiKey a été annoncé. EOS semble avoir pour ambition une intégration avec WebAuthn, un standard sans mot de passe récemment approuvé par le W3C.
En clair, EOS veut proposer un modèle à l’opposé de Facebook : La reprise de contrôle par tout un chacun de ses datas personnelles, et la possible monétisation de celles-ci.