Depuis 2009, le Registre belge DNS Belgium, fait passer une annonce à son réseau d’agents, et même directement aux détenteurs de licence .be, afin de les informer qu’il souhaite lutter plus efficacement contre la fraude liée aux noms de domaine et contre la cybercriminalité en général. Ces mesures concernent principalement la possibilité de rendre libre un nom de domaine qui présente de sérieuses suspicions de tentative de fraude. Tout d’abord, un screening est opéré, et il a pour but de détecter les cas de hameçonnages évidents. Il y a des vérifications des données du détenteur de licence également, notamment si le propriétaire ne peut justifier le lien avec le nom enregistré. Concrètement, cela signifie que DNS Belgium vérifie si les détenteurs des noms n’utilisent pas des signes fictifs ou de fausses données lorsqu’ils enregistrent un nom de domaine. Ainsi, de nombreux noms enregistrés avec des adresses emails invalides ou identifiées comme potentiel ‘cybersquatteur’, abuseur, ont été libérés. Ce contrôle a lieu quotidiennement et manuellement de la part du Registre depuis 2010. Il y a d’autres mesures qui ont été prises, notamment la possibilité de récupérer les frais de litiges pour le plaignant en cas de victoire, en forçant le cybersquatteur à rembourser les coûts.
Ces mesures ont permis de retirer plus de 3200 noms de domaine .be en 2016. A la fin 2016, de nombreux sites web proposant des produits contrefaits ont été bloqués. Cette activité fut mené avec une opération des services de police coordonnée à l’échelle internationale, le 30 novembre pour être précis, pour démanteler une plateforme mondiale utilisée par des cybercriminels pour diffuser leurs maliciels, nommé ‘Avalanche’. Dans les 3209 noms de domaine supprimés en 2016, 720 l’étaient à la demande des autorités (notamment le SPF Economie et la Federal Computer Crime Unit) et 2489 de la propre initiative du Registre DNS Belgium.
Tant en Belgique que dans le reste de l’Europe, le nombre de noms de domaine bloqués augmente d’année en année. Selon Europol, le service de police européen, c’est le résultat de la bonne collaboration entre les instances publiques, les entreprises et les différents services de police nationaux. Pour exemple, l a vaste opération de police du 30 novembre dernier a été menée dans 27 pays simultanément, dont les Pays-Bas, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Après plus de 4 ans d’enquête intensive, la police allemande, les autorités américaines, le FBI, Europol, Eurojust et Interpol ont réussi à démanteler ‘Avalanche’, cette plateforme criminelle d’envergure internationale. Les cybercriminels utilisaient ‘Avalanche’ depuis 2009 pour extorquer des données financières à leurs victimes via des maliciels, du hameçonnage et du spam, et effectuer ensuite des transactions frauduleuses. Au niveau mondial, 500.000 ordinateurs au moins ont été contaminés et contrôlés par Avalanche. La perte financière se monterait à des centaines de millions d’euros. Dans le cadre de l’opération conjointe, plus de 800.000 domaines ont été bloqués. Cinq personnes ont été arrêtées, 37 immeubles perquisitionnés et 39 serveurs affectés. 221 autres serveurs ont été déconnectés. On a identifié des victimes d’Avalanche dans plus de 180 pays.
En terme de cybersquatting pur sur les .be, il apparait que, après une tentative de monétiser les .be, une baisse significative des cas soit enregistrée. Tout d’abord, il est à constater que le Registre belge, via l’organisme de contentieux ‘CEPANI’ enregistre un nombre tout à fait minime de plaintes, un record. Le CEPANI a ainsi officialisé 8 dossiers .be seulement, traités en 2016, alors que 18 dossiers avaient été publiés en 2015.
En conclusion, le Registre belge et d’autres instances à l’échelon international, se mobilisent pour éradiquer ce phénomène de cybercriminalité qui menace les marques, mais la lutte est quotidienne et sans relâche, de nouvelles méthodes sont constamment inventées par les fraudeurs afin de monétiser leur crime. La meilleure approche pour les marques fortes est, et reste, la proactivité dans leur stratégie de défense.