L’ANSSI a publié son passionnant Panorama des menaces 2022. Découvrons ensemble les éléments clés de ce rapport.
Le premier point soulevé est que les cybercriminels à l’origine des attaques augmentent encore et toujours tant leurs techniques que leurs forces de frappe, même si la nature de la menace informatique ne montre pas d’évolution majeure en 2022. Les rançongiciels ont donc été à nouveau utilisés par des attaquants étatiques.
Le rançongiciel et autres programmes malveillants restent des outils de choix pour les cybercriminels. Ils sont en effet, quand ils sont commerciaux, d’un faible coût, et sont également associés à des outils disponibles en open source ; cette conjugaison complexifiant la caractérisation de la menace.
Il est également intéressant de noter que les attaquants ciblent les équipements périphériques (pare-feu – routeurs etc.) à des fins de discrétion, ces équipements souvent moins monitorés permettent des intrusions plus longues et moins repérables.
L’ANSSI indique que les objectifs principaux des attaques cybercriminelles restent inchangés : le gain financier, la déstabilisation et l’espionnage. Si les déclarations d’attaques par rançongiciels faites à l’ANSSI sont inférieures en 2022 à celles enregistrées en 2021, l’Agence note toutefois une augmentation de ce type d’attaque depuis septembre 2022, les collectivités territoriales étant particulièrement touchées (c’est la deuxième catégorie la plus touchée après les TPE/PME/ETI) avec des conséquences importantes.
Au-delà des rançongiciels, l’activité cybercriminelle de type revente des données personnelles et bancaires est toujours d’actualité. L’ANSSI relève toutefois un basculement de la thématique des impôts vers celui de la santé avec une usurpation plus fréquente de l’identité de l’Assurance Maladie.
L’Agence recommande de plus une vigilance accrue quant aux activités de cryptominage.
Les activités d’espionnage se maintiennent quant à elles en France, comme dans le reste du monde. L’ANSSI rappelle que la guerre en Ukraine rend le contexte favorable à des campagnes d’espionnage stratégiques à l’encontre de pays européens et des membres de l’OTAN.
C’est d’ailleurs dans ce contexte géopolitique délicat que les menaces de déstabilisation sont à monitorer de près. Cette menace prend la forme de DDoS notamment.
Il convient aussi de constater qu’en 2022, les vulnérabilités exploitées par les attaquants sont les mêmes qu’en 2021, alors que nombre d’entre elles disposent pourtant de correctifs communiqués. Il est nécessaire que les organisations tant publiques que privées s’assurent de façon permanente que les correctifs soient appliqués, afin de réduire ces vulnérabilités et de fermer certaines portes aux cybercriminels.
Enfin, les cybercriminels évoluant et s’adaptant aux nouvelles technologies, l’ANSSI constate un ciblage plus courant des solutions de virtualisation. De la même façon, l’usage du Cloud Computing contribue à l’élargissement des surfaces d’attaques.
Quelques points de conclusion à retenir
Si les attaques ont peu évolué entre 2021 et 2022, l’espionnage est un risque accru.
De futurs événements majeurs, tels que les JO 2024, vont constituer des opportunités pour les cybercriminels.
Plus que jamais, l’application des politiques de mises à jour et la sensibilisation régulière des utilisateurs sont primordiales. Le Guide d’hygiène informatique publié par l’ANSSI est une Bible d’informations que nous vous invitons à consulter : Guide d’hygiène informatique | Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ssi.gouv.fr)
Pour découvrir ce panorama et en connaître les détails, rendez-vous ici : Panorama de la cybermenace 2022 .
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