Les sociétés de services financiers sont particulièrement touchées par les cyberattaques. Elles détiennent une mine d’informations sur les clients, protègent leur argent et fournissent des services essentiels qui doivent être disponibles jour et nuit. Elles constituent une cible lucrative. Parmi les angles d’attaques privilégiés : le DNS.
Le rapport annuel Global DNS Threat d’Efficient IP montre une progression constante du nombre d’attaques sur le DNS et des impacts financiers, avec une perte financière moyenne de 1,2 million d’euros sur l’année 2019. Ce montant était estimé à 513 000 € en 2017 et 806 000 € en 2018.
Si tous les secteurs d’activités sont touchés par les attaques, 82% des sociétés interrogées ont été touchées et 63% ont subi une interruption de trafic, le secteur financier paie un tribut plus important avec 88% d’impact. Menée auprès de 900 personnes de neuf pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie, l’étude indique que les établissements financiers ont subi en moyenne 10 attaques au cours des 12 derniers mois, soit une augmentation de 37 % par rapport à l’année dernière.
La hausse des coûts n’est que l’une des conséquences des attaques DNS pour le secteur des services financiers. Les impacts les plus courants sont les temps d’arrêt des services cloud, rencontrés par 45% des organisations financières, et les temps d’arrêt des applications internes (68%). En outre, 47 % des établissements financiers ont été victimes d’escroqueries par le biais d’attaques phishing ciblant le DNS.
L’enquête montre clairement l’insuffisance des mesures de sécurité mises en place pour la sécurisation du DNS. Le retard dans l’application des correctifs de sécurité constitue un problème majeur pour les organisations du secteur. En 2018, 72% des entreprises interrogées admettaient un délai de trois jours nécessaires pour installer un correctif de sécurité sur leurs systèmes, durant lesquels ceux-ci ont été exposés aux attaques.
Seules 65% des institutions financières utilisent ou envisagent d’intégrer une architecture DNS de confiance, elles semblent toujours être en retard et ne pas prendre suffisamment conscience des risques liés à ce point central de leur infrastructure. L’évolution des menaces sur le DNS est permanente, les attaques nombreuses et complexes. Il convient de réagir rapidement pour mieux se protéger.
Industrie, commerce, médias, télécoms, santé, éducation, gouvernement, service… autant d’autres secteurs touchés par les attaques. Des solutions existent. L’ANSSI publie chaque année le guide des bonnes pratiques en matière de résilience du DNS, détaillant de nombreuses recommandations pour être protégé. S’appuyer sur un réseau Anycast ; disposer de système de protection contre les attaques DDoS ; avoir du monitoring de trafic DNS et une équipe en mesure d’intervenir rapidement ; disposer d’une politique de sécurité efficace… Autant de mesures indispensables à la résilience et l’efficacité du réseau DNS face à ces attaques préjudiciables en termes d’impact financier et d’image. En espérant voir enfin de meilleurs chiffres sur le rapport 2020.