Les noms de domaine, ces actifs à haute valeur financière sont immatériels et ne sont pas imaginaires. Utiles dans le repère et le fonctionnement d’Internet, il est important de maîtriser l’importance technique et financière de ces derniers. Ces outils techniques sont renouvelables chaque année : on n’achète pas un nom de domaine, on acquiert un droit d’utilisation temporaire et on le renouvelle tous les ans, au minimum. Certains registres proposent ainsi le renouvellement sur des périodes pouvant aller jusqu’à la décennie. À l’approche de la date du renouvellement du nom de domaine, le registrar est tenu d’envoyer un courriel de relance à intervalles réguliers. Cette démarche est inscrite dans les règles de l’ICANN.
En cas d’omission de renouvellement d’un nom de domaine, ce dernier retombe dans le domaine public et n’importe qui, peut le récupérer. Certaines entreprises sont ainsi spécialisées dans ce secteur d’activité.
En voici un exemple récent :
Nous sommes le lundi 6 mars 2017. Début de semaine, je prends un café et réalise ma petite veille quotidienne de l’actualité des noms de domaine. Et là, c’est le drame. Mon indicateur du nombre de mentions « nom de domaine » s’affole. Du jamais vu.
Pourquoi ?
Internet s’écroule ? Non.
EnjoyPhoenix a oublié de renouveler son nom de domaine enjoyphoenix.fr. Elle l’annonce à 10h33. Internet s’affole. Le message est « liké » plus de 1700 fois. 116 retweets. Du jamais vu dans l’histoire de la mention des noms de domaine. La dernière fois, c’était lorsque Booba mentionnait les noms de domaine dans les lyrics de l’une de ses chansons.
«C’est la merde » écrira-t-elle. En effet, Marie Lopez, ta vie ne sera plus la même. Son blog, accessible via enjoyphoenix.fr, c’est fini. Son adresse email où l’on pouvait la contacter pour lui demander la marque de sa brosse à dent en exposition dans son dernier post de blog, c’est également fini. Du coup, elle réalise qu’une vie sans nom de domaine pour une blogueuse, c’est compliqué. En fait, c’est impossible mais elle ne s’en rendra probablement jamais compte. Du coup, une nouvelle adresse email apparaît dans sa biographie Twitter : enjoyphoenixpro@gmail.com. Pas très « pro » comme adresse.
L’article sur le fait qu’un blog est une marque qu’il faut soigner ? Devenu inutile.
http://blogueuse-beaute.com/blog-marque/
L’article expliquant qu’EnjoyPhoenix a atteint 2 millions de followers en raison de son nom de domaine .STYLE ? C’est fini.
http://www.acheter-nom-de-domaine.info/2015/10/extension-style-un-nom-de-domaine-style/
Mais alors que va-t-il se passer ? EnjoyPhoenix est-elle condamnée à penser à son nom de domaine parti tel un amoureux vers un nouvel amour ? Hélas, oui. Les règles sont ce qu’elles sont, l’enregistrement d’un nom de domaine retombé dans le domaine public n’a rien de litigieux. Malgré la marque ENJOY PHOENIX enregistrée à l’INPI, le Système de Résolution des Litiges, SYRELI, n’interdit pas cette utilisation. Seulement deux possibilités existent :
– soit le nom de domaine est utilisé avec mauvaise foi et velléité permettant de jouer sur la marque associée, une procédure de récupération est alors possible ;
– soit le nom de domaine est utilisé pour une toute autre utilisation et Marie Lopez ne pourra qu’espérer que son nouvel acquéreur daigne bien lui vendre.
Dans les deux cas, Nameshield est là pour vous aider ; que le lecteur de cet article soit Marie Lopez ou non.