Strasbourg accueillait ce 22 mars son troisième NDDCamp. Cet événement initié en 2015 à Paris rassemble deux fois par année les professionnels du nommage autour de tables rondes et d‘ateliers sur des sujets d’actualité du nommage Internet.
Les atteintes aux droits des marques et aux noms de domaine ne sont pas un sujet nouveau mais elles tendent à se sophistiquer à mesure que les technologies évoluent. Ce NDDCamp a donc logiquement abordé le nommage sous le prisme d’innovations qui montent en puissance comme le Web3 dont le principe repose sur une décentralisation des données à l’inverse du web2 que nous utilisons tous au quotidien et l’Intelligence artificielle.
Une table ronde s’est aussi intéressée aux bouleversements de l’édition des sites web notamment face à la montée de l’intelligence artificielle. Ce sujet n’a pas manqué de faire écho à l’ICANN79 où l’instance représentant les gouvernements, le GAC, s’était penché sur la question des compétences de l’ICANN pour contrôler des engagements volontaires pris par de futurs opérateurs de registres dans la gestion de leur extension, ces engagements pouvant potentiellement concerner les contenus publiables s’il s’agit d’une extension générique règlementée. Un sujet important dans la perspective de la prochaine série de nouvelles extensions génériques.
Jean Guillaume Kleis de 01net a rappelé parmi les limites de l’IA qu’elle ne cite pas les sources et qu’elle crawle les 100 premiers résultats. L’IA comme toutes les technologies présente des opportunités et des menaces. Certains médias signent déjà des partenariats par exemple avec OpenIA pour utiliser leurs sources contre rémunération alors que d’autres cherchent à faire reconnaitre leurs droits sur des contenus crawlés sans leur autorisation. Cette évolution dessert aussi les petits médias spécialisés qui ne sont pas armés par rapport à la mutation que connait le monde de l’édition. Sur l’angle législatif, Alexandre Nappey de Scan Avocats a rappelé que l’Union Européenne élaborait l’IA Act qui sera pleinement applicable dans deux années et que l’utilisation des IA pose des questions sur le droit d’auteur et celui des droits voisins actuels. Si ces sujets sont critiques pour protéger et rémunérer les auteurs et les producteurs, il note aussi que les sujets qui inquiètent davantage actuellement sont ceux des libertés publiques et de la désinformation avec les deepfake, des enregistrements vidéo ou audio réalisés ou modifiés grâce à l’intelligence artificielle.
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