Si les campagnes politiques font rage sur les réseaux sociaux, via les usernames officiels, depuis maintenant plusieurs années, leurs petits aînés, les noms de domaine, sont quant à eux régulièrement oubliés des campagnes digitales !
Premier candidat officiellement déclaré pour la primaire de la droite dès 2013, François Fillon s’est aperçu que le nom de domaine fillon2017.fr avait déjà été réservé par un tiers. Et c’est 1000 euros que l’ancien ministre a dû investir dans le rachat du fameux nom de domaine.
Il faut en effet savoir que de nombreuses extensions, telles que le .FR et le .COM sont ouvertes et n’imposent d’autre règle d’enregistrement que celle du « premier arrivé, premier servi ». La protection de l’identité en ligne devrait avoir dans ces conditions un caractère prioritaire, à minima à titre défensif. Pourtant cette règle de stratégie digitale, bien connue des entreprises, semble désespérément échapper aux plans média des campagnes politiques.
Les exemples sont en effet pléthore et François Fillon est loin d’être l’unique victime de ce type de fraude, appelé cybersquatting (ou cybersquattage). Défini comme une pratique consistant à enregistrer un nom de domaine qui ne vous revient pas de droit, correspondant par exemple à une marque (ou une personnalité, on parle alors de celebritysquatting), le cybersquatting vise la plupart du temps à revendre le nom à l’ayant droit, à altérer sa visibilité, nuire à la réputation ou encore simplement de profiter de son trafic.
Rappelons-nous en effet que le nom macron2017.fr a été acheté 24h après la nomination du jeune homme au ministère de l’Économie et des Finances par un cybersquatteur quelque peu visionnaire.
Quelques heures après la désignation de François Hollande comme candidat du PS pour les présidentielles de 2012, un cybersquatteur farceur réservait le nom hollande2012.fr et le redirigeait vers le site de… l’UMP.
Dans la même veine, le nom sarkozy2017.com renvoyait à un site recensant les déboires de l’ancien Président français.
Si une leçon est bien à retenir de nos candidats, tous partis confondus, c’est que seule l’utilisation d’une bonne stratégie de nommage, notamment sur des extensions ouvertes ou à risque, permet une bonne défense.
Sur ce sujet, il vaut mieux être offensif que défensif : récupérer un nom de domaine prend au minimum trois semaines, expliquant pourquoi les noms sont le plus souvent rachetés dans l’urgence.