Aux États-Unis, les événements relatifs à la manifestation de Charlottesville en août dernier nous ont rappelé que la haine se propage maintenant par Internet.
Comme nous le savons, tout contenu circulant sur le web est hébergé chez un hébergeur et le nom de domaine vendu et administré par un registrar. Concernant l’hébergement, en cas de propos litigieux, il est possible de contacter l’hébergeur et lui demander de couper les pages concernées. C’est exactement ce qui s’est passé dans l’affaire simoneveil.com : OVH l’hébergeur a coupé l’accès au contenu alors qu’OVH le registrar gère toujours le nom de domaine.
Mais revenons à Charlottesville. Parmi les contre-manifestants, une jeune femme a été tuée par une voiture fonçant dans la foule. La victime a ensuite été considérée en des termes blessants et humiliants, à la limite de la loi, dans les articles d’un journal en ligne appelé The Daily Stormer.
Des activistes ont alors demandé aux entreprises gérant hébergement et nom de domaine si les propos n’étaient pas contraires à leurs valeurs. C’est ainsi que GoDaddy a tweeté qu’ils avaient demandé à The Daily Stormer de se trouver un autre registrar. Puis Google en a fait de même, tout comme CloudFare. Le journal américain a alors tenté de changer d’extension de nom de domaine en déposant un .LOL, enregistrement qui fut refusé par Namecheap, son CEO s’en étant exprimé sur le blog de l’entreprise. Dans un même temps, le registre du .RU (Russie) a également refusé (17 août). Puis vinrent le tour du .AT (Autriche) (11 septembre) et du .IS (Islande) (13 septembre).
Une question vient logiquement face à cette levée de boucliers : est-il normal qu’une entreprise technologique intervienne avant une action juridique, certes parfois longue et sinueuse, face à un Internet viral ?
Notons toutefois que les entreprises impactées ont pu mettre en avant leurs conditions d’utilisation que les utilisateurs ont acceptées lorsqu’ils ont fait appel au service en question.
Car si la question du Daily Stormer n’en est pas vraiment une et qu’un consensus quasi général est de mise, la récente perquisition au sein du registre catalan du .CAT laisse interrogatif.