Transition vers le HTTPS : la France est en retard… et le réveil pourrait être difficile

Le JDN vient de publier un article très intéressant sur le décollage du HTTPS sur le top 100 des sites les plus visités en France. Il en ressort que 44/100 sont maintenant en HTTPS par défaut (dont 12 dans le top 20) et 54% des pages vues sont en HTTPS. C’est une bonne nouvelle pour les internautes français MAIS…

…on peut surtout remercier les acteurs américains. Sur le top 20, le seul acteur français aujourd’hui en HTTPS par défaut est Leboncoin.fr ! Si on pousse jusqu’au top 50, on ne trouve que quatre acteurs français supplémentaires : La Poste, Le Crédit Agricole, Mappy et Service Public.fr. Sur le top 100, 44 acteurs sont en HTTPS par défaut, dont seulement 15 acteurs français. Du côté du e-commerce c’est encore pire avec 33 acteurs français dans le top 40 mais seulement 7 en HTTPS par défaut.

La France est à la traine… et doit réagir

Google et Firefox, les deux fers de lance de la généralisation du HTTPS, continuent à annoncer des mesures toujours plus fermes en vue de l’adoption généralisée du HTTPS par défaut :

  • bonus sur le référencement naturel,
  • « malus » au cours de la navigation avec de plus en plus d’alertes,
  • limitation de fonctionnalités au seul HTTPS : HTTP2, géolocalisation, utilisation de la caméra, auto-remplissage des formulaires…
  • dépréciation des versions trop anciennes : SHA1 remplacé par SHA256

Chrome 56 arrive en Janvier 2017 avec une première série d’alertes dans les barres d’adresse pour les pages de connexion et contenant des champs de carte de crédit… et annonce déjà la couleur pour la suite avec la volonté clairement affichée d’une alerte pour tous les sites en HTTP (voir visuels ci-dessous).


https-2

Firefox n’est pas en reste et annonce la mise en place d’une alerte sur les saisies de mot de passe

treatment HTTPS firefox

Et d’autres acteurs majeurs comme WordPress, Apple ou Microsoft suivent le mouvement.

Pourtant le HTTPS peine à s’imposer pour la plupart des acteurs français du Web. Pourquoi ?

La transition d’un site Web en HTTPS par défaut n’est pas une mince affaire et deux freins importants existent encore : le risque d’un déclassement en termes de SEO si la transition est mal opérée, et certaines régies publicitaires qui restent en sources HTTP. Le trafic et les revenus publicitaires, le nerf de la guerre pour beaucoup de sites web.

Et donc, on attend ! On attend le dernier moment en espérant que Google et Firefox reculent ? C’est peu probable et le calendrier se resserre. Même si Google n’a pas encore annoncé de date pour la mise en place des alertes sur le HTTP, il y a fort à parier qu’ils le feront le plus tôt possible, et les conséquences risquent d’être désastreuses s’il faut agir dans l’urgence.

Nous recommandons d’étudier au plus tôt un calendrier de transition vers le HTTPS par défaut, projet à mener en étroite collaboration avec les équipes web et référencement, pour tous les sites vitrine dans un premier temps et pour l’ensemble des activités web dans un second.

Les équipes de Nameshield pourront vous accompagner en termes de conseil pour la mise en place et la gestion des certificats qui permettront d’afficher le HTTPS.

Auteur/autrice : Christophe Gérard

CPO - Nameshield Group